Impôt sur le revenu : voici le barème pour 2024
Comme chaque année, le barème de l’impôt sur le revenu est indexé à l’inflation afin de neutraliser les effets de cette dernière. En 2024, il est revalorisé de 4,8 %. Découvrez les nouvelles tranches du barème et les taux d’imposition correspondants, exemple concret à l’appui. Retrouvez un simulateur pour évaluer le montant de vos impôts cette année.
Hausse des tranches de l’impôt sur le revenu
En 2024, l’entrée dans l’impôt se fait à partir de :
- 11 295 € de revenus pour la tranche à 11 %,
- 28 798 € de revenus pour la tranche à 30 %,
- 82 342 € de revenus pour la tranche à 41 %,
- plus de 177 106 € de revenus pour la tranche à 45 %.
Jusqu’à 11 294 € de revenus imposables, vos revenus ne sont pas taxés.
Le revenu retenu pour l’application de ce barème est le revenu net imposable, c’est-à-dire après application des abattements spéciaux. Par exemple, selon votre situation : abattement de 10 % sur les salaires, si vous avez 65 ans et plus, en cas d’invalidité ou si votre enfant marié ou chargé de famille est rattaché à votre foyer fiscal…
Enfin, plusieurs dispositifs permettent d’ajuster le montant de l’impôt net à payer selon votre situation, par exemple : le plafonnement des effets du quotient familial, les réductions et crédits d’impôt ou encore, la contribution exceptionnelle sur les hauts revenus.
˃ Simuler le montant de votre impôt 2024 sur vos revenus de 2023
À noter : la loi de finances pour 2024 augmente aussi le plafond du quotient familial, qui passe de 1 678 € à 1 753 € pour une demi-part fiscale. Quant au plafond de déduction des pensions alimentaires versées à un enfant majeur, il est revalorisé de 6 368 € à 6 674 €.
Le quotient familial, qu’est-ce que c’est ?
Il s’agit du nombre de parts affectées à chaque foyer fiscal pour le calcul de l’impôt sur le revenu. L’objectif ? « Ajuster le montant de l’impôt aux capacités contributives de chaque foyer (situation, charge de famille) », précise le site du ministère de l’Économie.
Par exemple, un célibataire sans enfant dispose d’une part fiscale, tandis qu’un couple marié ou pacsé sans enfant en compte deux. Pour les familles avec enfants, le nombre de parts augmente : une demi-part est généralement attribuée pour chacun des deux premiers enfants à charge et une part entière pour le troisième enfant et les suivants. Cela permet de diminuer l’impôt sur le revenu à payer pour les familles.
Pour calculer le quotient familial, l’administration fiscale divise le montant du revenu imposable par le nombre de parts de quotient familial :
Quotient familial = revenu net imposable / nombre de parts fiscales.
Le résultat obtenu est ensuite soumis au barème progressif de l’impôt sur le revenu et multiplié par le nombre de parts du foyer fiscal pour obtenir le montant de l’impôt sur le revenu à payer.
Barème progressif
Pour rappel, le barème de l’impôt sur le revenu est progressif. Cela signifie, par exemple, que vous n’êtes jamais taxé à 45 % sur la totalité de vos revenus mais uniquement sur la tranche supérieure à 177 106 € de revenus imposables en 2024.
À noter : le taux auquel est imposée la dernière tranche de votre revenu s’appelle taux marginal d’imposition (TMI). Votre prochain avis d’imposition le mentionne obligatoirement : vous pourrez ainsi plus facilement savoir comment seraient taxés des revenus supplémentaires en cas d’opérations exceptionnelles !
Baisses d’impôts variables en 2024
Vos revenus ont augmenté moins vite que l’inflation en 2023 ? Vos impôts baisseront automatiquement cette année puisque la part de vos revenus soumise aux tranches du barème les moins taxées sera plus élevée.
Par exemple, si vous êtes célibataire, vous êtes taxé à 0 % jusqu’à 11 294 € de revenus contre 10 777 € l’an dernier, soit 517 € de revenus exonérés en plus. De même, la part de vos revenus taxée à 11 % au lieu de 30 % va augmenter de 802 €, et ainsi de suite.
Illustration
En 2024, un célibataire (1 part fiscale) au revenu net imposable de 50 000 € se verra appliquer :
– un taux de 0 % jusqu’à 11 294 €,
– un taux de 11 % sur la tranche de revenus située entre 11 295 € et 28 797 €, soit 1 925,22 €,
– un taux de 30 % sur la tranche de revenus située entre 28 798 € et 50 000 €, soit 6 360,60 €.
Le montant total de l’impôt calculé au TMI de 30 % s’élève alors à :
1 925,22 + 6 360,60 = 8 285,82 €
À noter : pour le même niveau de revenus l’année dernière, ce célibataire avait payé 8 593,41 €. L’économie d’impôts est donc de 307,81 €.
Par ailleurs, avec ce nouveau barème, l’entrée dans l’impôt ainsi que le passage à la tranche d’imposition supérieure se font à un niveau de revenus plus élevé. Ce qui protège les contribuables non imposables ou ceux qui n’ont connu qu’une légère hausse de revenus en 2023.
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Réforme des retraites : qu’est-ce qui change pour moi au 1er septembre ?
Départ à la retraite : l’âge légal est progressivement relevé de 62 à 64 ans à partir de septembre 2023
- Les personnes nées avant le 1er septembre 1961 ne sont pas impactées (âge légal de départ à la retraite maintenu à 62 ans)
- Pour les personnes nées à partir du 1er janvier 1968, l’âge légal de départ à la retraite est reculé à 64 ans (sauf cas particuliers : invalidité, carrière longue…)
- Entre ces deux dates, l’âge légal est augmenté progressivement de 62 ans à 64 ans à raison de 3 mois par année de naissance.
Par exemple, si je suis née entre le 1er septembre et 31 décembre 1961, mon âge légal de départ à la retraite est décalé de 3 mois (62 ans et 3 mois). Si je suis née en 1962, mon âge légal est décalé de 6 mois (62 ans et 6 mois) et ainsi de suite.
˃ J’estime mon âge de départ à la retraite
Retraite à taux plein : la durée de cotisation requise est portée à 43 ans
La durée de cotisation requise pour percevoir une retraite à taux plein (sans décote) augmentera plus vite que prévu.
- Les personnes nées avant le 1er septembre 1961 ne seront pas impactées (42 ans de durée de cotisation si vous êtes né entre le 1er janvier 1961 et le 31 août 1961)
- Les personnes nées après le 1er janvier 1965 devront avoir cotisé 43 ans, soit 172 trimestres (alors qu’auparavant seules les générations nées à partir du 1er janvier 1973 devaient avoir 43 années de cotisations)
- Entre ces deux dates, la durée de cotisation augmente progressivement, à raison d’un trimestre par an
L’âge d’annulation de la décote reste inchangé (67 ans).
Pour connaitre le nombre de trimestres que j’ai cumulés, je consulte mon relevé de carrière dans mon compte retraite, disponible sur le site Info retraite.
Je peux également effectuer une simulation du montant de ma retraite à différents âges, à taux plein ou non, à partir des données connues de mes caisses de retraite.
À noter : si je constate une anomalie de mon relevé de carrière (emploi manquant, incohérence, etc.), je peux demander une correction à mes caisses de retraite à partir de mes 55 ans.
Carrières longues : le dispositif de retraite anticipée est adapté
Ceux qui ont commencé à travailler jeunes peuvent prendre leur retraite plus tôt. Il existe désormais quatre bornes d’âge au lieu de deux.
Ainsi, les personnes qui ont commencé à travailler :
- avant 16 ans pourront partir dès 58 ans ;
- entre 16 et 18 ans, dès 60 ans ;
- entre 18 et 20 ans, dès 62 ans ;
- entre 20 et 21 ans, dès 63 ans.
À noter : sont également aménagés les départs anticipés ouverts aux personnes en situation de handicap ou ayant connu une carrière pénible.
˃ Simulateur : suis-je concernée par la retraite anticipée pour carrière longue ?
Parents : ils bénéficient d’une surcote
La réforme prévoit une surcote parentale dès lors que j’ai :
- acquis au moins un trimestre de majoration pour enfants (éducation, maternité, adoption, enfant handicapé, congé parental),
- atteint la durée d’assurance nécessaire pour une retraite à taux plein à 63 ans.
La majoration de pension est de 1,25 % pour chaque trimestre cotisé, dans la limite de 5 %.
La majoration de 10 % pour trois enfants ou plus est étendue aux professions libérales et aux avocats.
Petites pensions : revalorisées de 100 € par mois
Le minimum de pension est revalorisé de 100 € mensuels pour les personnes qui prennent leur retraite à partir du 1er septembre 2023.
Selon le ministère du Travail, 200 000 nouveaux retraités bénéficieront de cette revalorisation chaque année, soit un départ à la retraite sur quatre.
Régimes spéciaux : fin progressive pour les nouveaux salariés
À partir du 1er septembre 2023, seront affiliés au régime général les nouveaux agents recrutés dans les secteurs de l’industrie électrique et gazière, de la RATP, de la Banque de France, ainsi que les clercs et employés de notaire et les membres du Conseil économique, social et environnemental.
Si je cotise déjà à l’un de ces régimes spéciaux, je peux continuer d’en bénéficier mais mon âge de départ à la retraite sera décalé de deux ans.
Cumul emploi-retraite : une seconde pension est possible
Si, en tant que salariée, je continue de travailler après mon départ à la retraite, je pourrai sous conditions acquérir de nouveaux droits à la retraite et demander une seconde pension calculée sur la même base que la première. Pour bénéficier du dispositif, je devrai :
- justifier des conditions pour une retraite à taux plein (durée d’assurance ou âge),
- avoir liquidé la totalité de mes pensions de retraite de base et complémentaire.
Enfin, le dispositif de retraite progressive, qui permet de réduire l’activité professionnelle en fin de carrière et de toucher une partie de sa retraite avant l’âge légal, sera étendu aux fonctionnaires et aux professionnels libéraux.
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Dernière ligne droite ! Avant d’envoyer votre déclaration de revenus 2023, posez-vous ces deux questions
Le service de télédéclaration est ouvert depuis le 13 avril. Alors que les échéances approchent, c’est le moment ou jamais de vous pencher sur deux points qui peuvent avoir un effet immédiat sur le montant de vos impôts en 2023 : l’imposition de vos revenus financiers et les dons éligibles à la réduction de l’Impôt sur la fortune immobilière (IFI).
Votre enfant majeur étudiant démarre un emploi à temps partiel cet été ? Lisez notre éclairage en fin d’article pour connaître l’impact de son rattachement / détachement du foyer fiscal sur vos impôts de l’année prochaine.
1. Plus-values, dividendes et intérêts : PFU ou barème progressif ?
Vous avez perçu des revenus de placement et plus-values mobilières en 2022 ? Ces derniers sont soumis par défaut au prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30 %. Mais vous pouvez renoncer au PFU et opter pour le barème progressif de l’impôt au moment de remplir votre déclaration, en cochant la case 2OP. Une option à privilégier si elle vous permet d’être moins taxé. Comment choisir ?
En théorie, il suffit de comparer votre taux marginal d’imposition (TMI, entre 0 % et 45 %) et la part du PFU relevant de l’impôt strictement dit, soit 12,8 %, sans tenir compte des prélèvements sociaux de 17,2 % qui restent dus dans les deux cas. En suivant ce raisonnement, seules les personnes non imposables ou faiblement imposées auraient intérêt à choisir le barème progressif (0 % d’impôt jusqu’à 10 777 € de revenus, puis 11 % jusqu’à 27 478 € de revenus).
Dans les faits cependant, c’est plus compliqué. Tout d’abord, l’option pour le barème progressif est globale et concerne tous les revenus et gains mobiliers entrant dans le champ d’application du PFU. Vous ne pourrez donc pas panacher PFU et barème progressif selon la nature de vos gains.
Ensuite, l’option pour le barème progressif conserve plusieurs avantages fiscaux auxquels le PFU n’ouvre pas droit, par exemple :
- l’abattement de 40 % sur les dividendes,
- les abattements pour durée de détention sur les plus-values pour les titres acquis avant le 1er janvier 2018,
- la déductibilité de la Contribution sociale généralisée (CSG) à hauteur de 6,8 %.
L’analyse doit donc se faire au cas par cas, en tenant compte de votre TMI et de la nature de vos gains financiers. Pas évident si vous percevez à la fois des dividendes et des plus-values !
Notre conseil : utiliser les simulateurs d’impôt en ligne ou contacter votre banquier privé qui vous aidera dans vos estimations. Rassurez-vous, en fin de déclaration, une alerte vous indiquera si une autre option (alternativement PFU ou barème progressif) est plus avantageuse dans votre situation.
2. Dons : quels versements peuvent être immédiatement déductibles de l’IFI ?
Vous êtes soumis à l’Impôt sur la fortune immobilière (IFI) et souhaitez soutenir des causes qui vous tiennent à cœur ? Si l’organisme choisi est éligible à la réduction de l’IFI, votre versement réalisé avant le dépôt de la déclaration en cours peut avoir un effet immédiat sur le montant de votre impôt.
L’avantage fiscal est de 75 % du montant des versements effectués, dans la limite de 50 000 € de réduction d’IFI. Les organismes éligibles sont les Fondations Reconnues d’Utilité Publique, les établissements de recherche, d’enseignement supérieur ou d’enseignement artistique d’intérêt général à but non lucratif.
Les dons sont principalement des versements en numéraire, mais des dons de valeurs mobilières en pleine propriété peuvent également ouvrir droit à réduction. Attention toutefois, les plus-values latentes attachées aux titres ainsi transmis sont alors imposables au nom du donateur au titre de l’année du don.
À noter : si vous effectuez un don avant le dépôt de la déclaration en cours à un organisme éligible à la réduction de l’impôt sur le revenu (IR), il sera déductible de votre impôt de l’année prochaine.
Déclaration 2024 : Job d’été, faudra-t-il conserver le rattachement au foyer fiscal ou détacher votre enfant majeur ?
Votre enfant majeur célibataire fait des études supérieures et va travailler dès cet été à temps partiel. Pour votre déclaration de revenus l’an prochain (2024), aurez-vous intérêt à le conserver dans votre foyer fiscal ? Ou vaudra-t-il mieux qu’il fasse sa propre déclaration de revenus ?
Rattacher votre enfant vous donne droit à une demi-part supplémentaire (une part entière à partir du troisième enfant ou pour un enfant en situation de handicap). L’avantage induit pour chaque demi-part de quotient familial est plafonné à 1 678 € en 2023, mais ce montant sera revalorisé l’année prochaine. Si votre enfant a perçu des revenus, vous devrez les inclure dans votre déclaration.
En détachant votre enfant de votre foyer fiscal, vous pourrez lui verser une pension alimentaire déductible de vos revenus dans certaines limites, à condition que votre enfant n’ait pas les moyens de subvenir à ses besoins. L’abattement est actuellement plafonné à 6 368 € pour un enfant célibataire sans enfants mais sera, là encore, revalorisé en 2024. Les dépenses doivent être réelles et justifiables. Enfin, cette pension alimentaire devra être mentionnée sur la déclaration de revenus de votre enfant bénéficiaire.
Alors, comment choisir ? Tout dépend de votre taux marginal d’imposition (TMI) et du nombre d’enfants rattachés. Par exemple, si vous êtes imposé au TMI de 30 %, le versement d’une pension vous permet aujourd’hui d’économiser 1 910 € d’impôts (30 % de 6 368 €) contre 1 678 € pour le rattachement d’un enfant.
Rapprochez-vous de votre banquier privé qui vous aidera à faire des simulations.
˃ Besoin d’aide pour remplir votre déclaration de revenus 2023 ? Nos experts vous donnent un coup de main
Impôt sur le revenu : voici le nouveau barème pour 2023
Afin de contenir les effets de l’inflation sur le niveau d’imposition des ménages, le barème progressif de l’impôt sur le revenu a été revalorisé de 5,4 %. Près de quatre fois supérieur à celui de l’année dernière, ce taux correspond à l’inflation annuelle en France (5,9 %). Résultat : vous paierez moins d’impôts si vos revenus n’ont pas connu la même progression. Explications.
Hausse des tranches de l’impôt sur le revenu
En 2023, l’entrée dans l’impôt se fait à partir de :
- 10 778 € de revenus pour la tranche à 11 %,
- 27 479 € de revenus pour la tranche à 30 %,
- 78 571 € de revenus pour la tranche à 41 %,
- 168 995 € de revenus pour la tranche à 45 %.
Jusqu’à 10 777 € de revenus imposables annuels, vos revenus ne sont pas taxés.
Le revenu retenu pour l’application de ce barème est le revenu net imposable, c’est-à-dire après application des abattements spéciaux. Par exemple, selon votre situation : abattement de 10 % sur les salaires, si vous avez 65 ans et plus, en cas d’invalidité ou si votre enfant marié ou chargé de famille est rattaché à votre foyer fiscal…
Enfin, plusieurs dispositifs permettent d’ajuster le montant de l’impôt net à payer selon votre situation, par exemple : le plafonnement des effets du quotient familial, les réductions et crédits d’impôt ou encore, la contribution sur les hauts revenus.
˃ Simuler le montant de votre impôt 2023 sur vos revenus de 2022
À noter : la loi de finances pour 2023 augmente aussi le plafond du quotient familial, qui passe de 1 592 € en 2022 à 1 678 € pour une demi-part fiscale. La limite de la réduction des pensions alimentaires versées à un enfant majeur passe de 6 042€ à 6 368€.
Barème progressif
Pour rappel, le barème de l’impôt sur le revenu est progressif. Cela signifie, par exemple, que vous n’êtes jamais taxé à 45 % sur la totalité de vos revenus mais uniquement sur la tranche supérieure à 168 994 € de revenus imposables.
A noter : le taux auquel est imposée la dernière tranche de votre revenu s’appelle taux marginal d’imposition (TMI). Votre prochain avis d’imposition devra le mentionner obligatoirement : vous pourrez ainsi plus facilement savoir comment seraient taxés des revenus supplémentaires en cas d’opérations exceptionnelles.
Baisses d’impôts variables en 2023
Vos revenus ont augmenté moins vite que l’inflation en 2022 ? Vos impôts baisseront automatiquement cette année puisque la part de vos revenus soumise aux tranches du barème les moins taxées sera plus élevée.
Par exemple, si vous êtes célibataire, vous êtes taxé à 0 % jusqu’à 10 777 € de revenus contre 10 225 € l’an dernier, soit 552 € de revenus exonérés en plus. De même, la part de vos revenus taxée à 11 % au lieu de 30 % va augmenter de 856 €, et ainsi de suite.
Illustration
En 2023, un célibataire (1 part fiscale) au revenu net imposable de 50 000 € se verra appliquer :
– un taux de 0 % jusqu’à 10 777 €,
– un taux de 11 % sur la tranche de revenus située entre 10 778 et 27 478 €, soit 1 837,11 €,
– un taux de 30 % sur la tranche de revenus située entre 27 479 € et 50 000 €, soit 6 756,30 €.
Le montant total de l’impôt calculé au TMI de 30 % s’élève alors à :
1 837,11 + 6 756,30 = 8 593,41 €
À noter : pour le même niveau de revenus l’année dernière, ce célibataire avait payé 8 921,95 €. L’économie d’impôts est donc de 328,54 €.
Par ailleurs, avec ce nouveau barème, l’entrée dans l’impôt ainsi que le passage à la tranche d’imposition supérieure se font à un niveau de revenus plus élevé. Ce qui protège les contribuables non imposables ou ceux qui n’ont connu qu’une légère hausse de revenus en 2022.
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Paris sportifs, poker, loto… Vos gains de jeux sont-ils taxés ?
Côté jeux et paris, vous êtes plutôt football ou courses hippiques ? Jeux de grattage ou amateur de casino ? À moins que vous ne soyez féru de poker… Dans tous les cas, penchez-vous sur la fiscalité de vos gains éventuels. Tous les parieurs ne sont pas logés à la même enseigne. Lisez notre article pour savoir si le hasard joue vraiment en votre faveur.
Paris sportifs : non taxés
En 2021, les Français ont misé près de 8 milliards d’euros sur des sites sportifs en ligne(1), soit une progression de 214 % depuis 2017 ! Sans surprise, c’est le football qui déchaîne le plus de passions, alors que de nouvelles mises record sont attendues avec la Coupe du monde 2022.
Mais rassurez-vous : les gains sur vos paris sportifs, considérés comme exceptionnels, sont exonérés d’impôt sur le revenu. Il y en a généralement pour quelques centaines d’euros.
Pareil pour vos paris hippiques en ligne ou en point de vente PMU. Attention toutefois si vous êtes un spécialiste du monde équestre : votre activité n’étant plus considérée comme relevant du pur hasard mais fondée sur vos connaissances, vos gains risqueraient d’être taxés.
Vous pariez souvent en ligne ?
Privilégiez systématiquement des sites d’opérateurs agréés par l’Autorité nationale des jeux (ANJ).
Gains au loto : exonérés d’impôt, mais…
Les adeptes du loto, des jeux de grattage et autres jeux de casino peuvent souffler : les gains issus de ces activités ne sont pas considérés comme des revenus et ne sont donc pas imposés.
Prenez garde toutefois, car si les sommes remportées ne sont pas taxées l’année de leur perception, elles pourront l’être l’année suivante en fonction des supports sur lesquels vous les placerez. Imaginons que vous remportiez une belle somme au loto. Si vous l’investissez dans un bien immobilier, vous serez redevable de l’IFI (Impôt sur la fortune immobilière) si votre patrimoine immobilier global dépasse 1,3 M€.
Idem si vous placez tout ou partie de vos gains de jeux sur une assurance vie, un PEA… En cas de rachat, les revenus générés à partir de votre mise initiale seront taxés selon la fiscalité propre à ces placements.
Pro du poker ? Vos gains sont imposables
Si vous êtes joueur de poker ou de bridge professionnel, vos gains sont imposables au titre de l’impôt sur le revenu et vous devrez les déclarer dans la catégorie des Bénéfices non commerciaux (BNC). Vous êtes considéré comme joueur professionnel si vous tirez des revenus réguliers de cette activité grâce à votre compétence et votre habileté, qui atténuent le caractère aléatoire du résultat, et si elle constitue votre occupation principale durant l’année.
En revanche, ceux qui ne jouent au poker qu’occasionnellement (à raison d’un ou deux tournois par an) ne sont pas imposés.
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(1) Source : sportbuzzbusiness.fr
Votre patrimoine immobilier professionnel est-il imposable à l’IFI ?
Les biens détenus au travers d’une société sont en dehors du champ de l’IFI dès lors qu’ils sont affectés à son activité ou à l’activité d’une société du même groupe. Mais qu’en est-il des actifs immobiliers que vous possédez et que vous affectez à votre activité professionnelle ? À quelles conditions sont-ils exonérés d’IFI ? Nos explications.
Rappel : quels biens immobiliers sont soumis à l’IFI ?
Vous êtes redevable de l’IFI (impôt sur la fortune immobilière) dès lors que votre patrimoine immobilier net imposable dépasse 1,3 million d’euros au 1er janvier 2022.
Par « patrimoine immobilier imposable », on entend les biens immobiliers détenus directement ou indirectement (immeubles bâtis ou en construction, terrains à bâtir, lots de copropriété…) mais aussi les droits immobiliers comme l’usufruit et la nue-propriété d’un bien, ainsi que les placements sous forme de parts ou d’actions de sociétés immobilières type OPCI, SCPI, foncière cotée ou non, SCI.
À noter : vous déclarez votre IFI au moyen de la déclaration annexe n° 2042-IFI en même temps et dans les mêmes délais que votre déclaration de revenus.
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Biens professionnels : trois cas d’exonération
Vous détenez des biens professionnels affectés à une activité industrielle, commerciale, artisanale, agricole ou libérale ? Ils sont exonérés d’IFI sous différentes conditions selon que vous détenez votre immobilier en direct ou au travers d’une société et, dans ce dernier cas, selon qu’elle est soumise à l’impôt sur le revenu (IR) ou à l’impôt sur les sociétés (IS).
- Détention en direct : pour être exonérés, vos biens ou droits immobiliers doivent être affectés et nécessaires à votre activité professionnelle principale (ou à celle d’un membre de votre foyer fiscal). L’activité principale est celle qui constitue l’essentiel de vos activités économiques ou, à défaut, celle qui génère l’essentiel de vos revenus.
- Détention au travers d’une société soumise à l’IR : sont exonérés les biens ou droits immobiliers affectés à l’activité de la société dans laquelle vous exercez votre activité principale (à ce titre par exemple, les immeubles affectés à des filiales sont exclus).
- Détention au travers d’une société soumise à l’IS : pour bénéficier de l’exonération d’IFI sur vos biens professionnels, vous devez exercer au sein de l’entreprise une fonction de dirigeant et la rémunération que vous en tirez doit représenter plus la moitié de vos revenus. L’exonération est limitée à la participation que vous détenez dans la société : par exemple, si vous détenez une participation de 60 %, vos biens immobiliers sont exonérés à hauteur de ce pourcentage. La loi prévoit par ailleurs des conditions liées aux droits de vote rattachés aux titres de la société.
La location meublée est-elle exonérée d’IFI ?
Oui, à la triple condition que cette activité soit exercée à titre principal, qu’elle rapporte plus de 23 000 euros de recettes annuelles et que ces recettes génèrent plus de 50 % des revenus imposables du foyer fiscal. À noter que ces conditions cumulatives concernent la location meublée effectuée par une personne physique. En cas de location exercée par une société non soumise à l’IS, les deux dernières conditions ne s’appliquent pas.
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Retour d’expatriation : votre check-list fiscale
Vous y pensiez depuis un moment, la crise sanitaire a précipité votre décision : vous retournez vivre en France après plusieurs années à l’étranger. Sans être tout à fait un saut dans l’inconnu, le retour au pays est rarement de tout repos. En particulier, passer du statut de non-résident à celui de résident fiscal français soulève de nombreuses questions : quelles démarches effectuer ? Que faire de mes placements français et étrangers ? Suis-je éligible au régime de faveur des impatriés ? Comment déclarer mes revenus ? Mes biens immobiliers seront-ils taxés à l’IFI ? On vous aide à faire le point.
Quelles démarches réaliser avant le départ ?
En plus de demander votre radiation du registre des Français de l’étranger, vérifiez que tout événement familial survenu à l’étranger (naissance, mariage…) a bien été transcrit sur les registres d’état civil de l’ambassade ou du consulat.
Il peut être judicieux de faire le point avec un notaire, notamment si vous êtes expatrié depuis plus de 10 ans, si vous vous êtes marié ou avez divorcé durant votre séjour car certaines règles ont changé. Un exemple : savez-vous que depuis le 29 janvier 2019, un nouveau règlement européen s’applique aux régimes matrimoniaux à l’étranger ? Il met fin au changement automatique du régime matrimonial en offrant aux époux la possibilité de choisir entre la loi de l’État dont l’un des conjoints possède la nationalité ou la loi de leur résidence habituelle. Bref, renseignez-vous pour savoir où vous en êtes.
Côté formalités douanières, votre déménageur vous demandera d’établir l’inventaire détaillé de vos biens mobiliers et effets personnels à transférer en France. Un bordereau de situation fiscale (quitus fiscal) peut vous être demandé par les autorités locales du pays d’expatriation. Vous quittez un pays non-membre de l’Union européenne ? Vous pouvez, sous conditions, bénéficier d’une franchise de droits de douane et de taxes pour l’importation de vos affaires personnelles.
Enfin, tout transfert de somme d’argent, de titres ou de valeurs (exemple : produits en or) en provenance de l’étranger d’un montant de 10 000 € ou plus doit être déclaré à la douane lors de votre passage à la frontière.
Simulateur de départ
Le site diplomatie.gouv.fr met à votre disposition un simulateur pour vous guider dans vos démarches. Renseignez les informations relatives à votre situation personnelle et vous obtiendrez la liste des formalités à remplir avant de partir, les délais à respecter ainsi que les justificatifs à produire.
Comment déclarer mes revenus une fois en France ?
De retour au pays, vous pourrez vous signaler au centre des impôts dont vous dépendez mais ce n’est pas une obligation.
En revanche, au moment des déclarations de revenus, vous devrez adresser votre déclaration auprès :
- du service des impôts des particuliers des non-résidents (SIPNR) si vous disposiez de revenus de source française sur l’année concernée, avant votre retour en France.
- du service des impôts de votre nouveau domicile, pour tous les revenus encaissés l’année concernée depuis votre retour en France.
Vous devrez aussi, en tant que résident fiscal français, déclarer vos contrats d’assurance vie ou de capitalisation souscrits hors de France ainsi que tout compte bancaire ouvert, clos ou utilisé à l’étranger à l’aide du formulaire 3916.
Puis-je bénéficier du régime des impatriés ?
Ce régime de faveur prévoit que les salariés, certains dirigeants de sociétés et certaines personnes non salariées venant exercer leur activité professionnelle en France bénéficient de mesures temporaires d’exonération d’impôt sur le revenu. Ce régime est applicable à la double condition :
- de ne pas avoir été fiscalement domicilié en France au sens de l’article 4 B du CGI au cours des 5 dernières années civiles précédant celle de votre prise de fonctions en France,
- de fixer en France votre domicile fiscal.
Dans ces conditions, sont exonérés d’impôt sur le revenu :
- les suppléments de rémunération directement liés à l’exercice de votre activité professionnelle en France (prime d’impatriation) pour leur montant réel ou sur option sur une fraction forfaitaire de 30 % de votre rémunération,
- la fraction de votre rémunération correspondant à l’activité exercée à l’étranger, à la condition que les séjours réalisés à l’étranger soient effectués dans l’intérêt direct et exclusif de votre employeur,
- une exonération partielle (50 % d’abattement pour le calcul de l’impôt sur le revenu hors prélèvements sociaux) de vos revenus et plus-values mobiliers de source étrangère à la France.
Ce régime favorable est accordé jusqu’au 31 décembre de la 8ème année civile suivant celle de votre prise de fonctions en France.
Serai-je redevable de l’IFI ?
En principe, vous serez redevable de l’impôt sur la fortune immobilière (IFI), en tant que résident français, lorsque la valeur nette de vos biens immobiliers, situés en France ou hors de France, est supérieure à 1 300 000 € au 1er janvier de l’année concernée.
Toutefois, vous pouvez bénéficier d’une exonération temporaire d’IFI à votre retour d’expatriation sur vos biens immobiliers situés à l’étranger, à condition d’avoir été domicilié à l’étranger pendant les cinq années précédant votre retour en France. Ces biens sont exonérés jusqu’au 31 décembre de la 5ème année qui suit votre retour.
Immobilier : ai-je intérêt à vendre avant de rentrer ?
Agrandissement de la famille, départ d’un enfant, nouveaux besoins… votre ancien logement en France n’est peut-être plus adapté à votre situation. Si vous envisagez de le vendre, voyez si vous n’avez pas intérêt à conclure l’opération avant de rentrer pour bénéficier, sous conditions, de l’abattement de 150 000 € sur la plus-value au titre de votre statut de non-résident. Cet abattement est cumulable avec l’abattement pour durée de détention et s’applique dans la limite d’une seule résidence par contribuable.
Si toutefois vous décidiez de vendre ce bien une fois sur place, vous serez imposé sur la plus-value au taux de 19 % (+ 17,2 % de prélèvements sociaux) sous réserve des conventions fiscales.
PEA, compte-titres : dois-je céder mes titres avant le retour ?
Vous avez conservé un PEA, un PEA-PME ou un comptes-titres en France durant votre séjour à l’étranger ? Là encore, vous gagnerez peut-être à vendre vos titres ou clôturer un plan afin de bénéficier de l’exonération d’impôts en France sur les plus-values. En effet, en tant que non-résident, vous êtes exonéré en France d’impôt et de prélèvements sociaux sur les plus-values. Vérifiez quand même qu’elles sont moins taxées ou exonérées dans le pays que vous quittez.
Si vous conservez une épargne à l’étranger, source de revenus, vous devrez la déclarer à l’aide du formulaire 2047 et ce, même si elle n’est pas taxée en France. Pour le savoir, vérifiez ce que prévoit la convention fiscale entre la France et le pays d’expatriation : vous bénéficiez peut-être d’un crédit d’impôt ou d’une exonération vous évitant d’être doublement imposé.
Assurance vie : quelle fiscalité si je retire de l’argent avant de revenir en France ?
En tant que non-résident, vos retraits sont exonérés en France de prélèvements sociaux mais restent soumis au prélèvement forfaitaire libératoire, dont le taux varie selon l’ancienneté du contrat et la date de vos versements. Toutefois, les conventions fiscales peuvent prévoir une réduction, voire une annulation du prélèvement forfaitaire.
À noter : les non-résidents ne bénéficient pas de l’abattement annuel en cas de retrait après huit ans (4 800 € pour une personne seule, 9 200 € pour un couple soumis à une imposition commune).
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Gains financiers : quand le barème de l’impôt sur le revenu est-il plus intéressant que le PFU ?
Vous avez perçu des revenus de placement et plus-values mobilières en 2020 ? Ces derniers sont soumis par défaut au prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30 %. Mais vous pouvez renoncer au PFU et opter pour le barème progressif de l’impôt au moment de remplir votre déclaration de revenus. Un choix à privilégier s’il vous permet d’être moins taxé. Comment choisir ? Petit décryptage.
Quels revenus sont concernés par le PFU ?
Depuis 2018, vos gains financiers sont imposés par défaut au PFU de 30 %, qui se compose de l’impôt sur le revenu au taux de de 12,8 % et des prélèvements sociaux de 17,2 %. Sont concernés vos dividendes d’actions, coupons d’obligations, intérêt de livrets et plans d’épargne, vos gains et plus-values en cas de retrait sur un PEA avant 5 ans, vos plus-values de cession de valeurs mobilières sur un compte-titres et sur certaines assurances vie.
Les modalités d’application du PFU dépendent de la catégorie de revenus. Elle se fait à la source pour vos intérêts et dividendes (dès leur perception). Quant aux plus-values, elles ne sont fiscalisées qu’une fois déclarées, le cas échéant déduction faite des moins-values de l’année ou en report d’imposition.
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Option globale pour le barème progressif
Rien ne vous empêche de renoncer au PFU au profit du barème progressif de l’impôt sur le revenu, si cela vous est plus avantageux. Dans ce cas, l’impôt déjà acquitté au taux de 12,8 % (et qui sert d’acompte d’impôt sur le revenu) viendra en déduction de l’impôt dû. Les prélèvements sociaux, eux, sont prélevés à la source de façon définitive.
L’option pour le barème progressif se fait au moment de la déclaration de revenus, en cochant la case 2OP. Si elle ouvre droit aux abattements sur les dividendes et les plus-values, l’imposition au barème progressif reste globale et concerne tous les revenus qui entrent dans le champ d’application du PFU. Vous ne pourrez donc pas panacher entre PFU et barème progressif selon la nature de vos gains.
Enfin, votre choix ne vous engage pas dans la durée. Vous pouvez conserver le PFU cette année et opter pour le barème progressif l’année prochaine.
Comment choisir ?
En théorie, il suffit de comparer votre taux marginal d’imposition (TMI, entre 0 % et 45 %) et la part du PFU relevant de l’impôt strictement dit, soit 12,8 %, sans tenir compte des prélèvements sociaux qui restent dus dans les deux cas. En suivant ce raisonnement, seules les personnes non imposables ou faiblement imposées auraient intérêt à choisir le barème progressif (0 % d’impôt jusqu’à 10 084 €, puis 11 % jusqu’à 25 710 €).
Dans les faits cependant, c’est plus compliqué. L’option pour le barème progressif permet en effet de conserver :
– l’abattement de 40 % sur les dividendes,
– les abattements pour durée de détention sur les plus-values pour les titres acquis avant le 1er janvier 2018,
– la déductibilité de la Contribution sociale généralisée (CSG) à hauteur de 6,8 %.
L’analyse doit donc se faire au cas par cas, en tenant compte à la fois de votre TMI et de la nature de vos gains financiers. Pas évident si vous percevez à la fois des dividendes et des plus-values… Sans oublier, encore une fois, que l’option est globale.
N’hésitez pas à utiliser les simulateurs d’impôt en ligne ou à contacter votre banquier privé qui vous aidera à faire des estimations.
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Nouvelle exonération des droits de donation : comment en profiter ?
Et si, en cette fin d’année si particulière, vous profitiez des nombreux abattements fiscaux pour gâter vos enfants et vos petits-enfants ? En particulier, la loi de finances rectificative pour 2020 a instauré une nouvelle exonération temporaire sur les donations, applicable jusqu’au 30 juin prochain. De quoi s’agit-il ? Comment en profiter ? Quelles précautions prendre pour éviter les litiges ? On fait le point.
Un plafond global, trois scénarios éligibles
Depuis le 30 juillet 2020, vous pouvez donner à vos descendants jusqu’à 100 000 € maximum en franchise de droits, pour les aider à concrétiser l’un des trois projets suivants :
- créer ou développer une petite entreprise de moins de 50 salariés via une souscription de capital (sous conditions),
- financer des travaux d’économie d’énergie dans leur résidence principale,
- construire (et non acquérir) leur résidence principale.
Cette somme, obligatoirement versée en numéraire (chèque, virement, espèces), est fixée à 100 000 € par donateur et non par bénéficiaire. Par exemple, si vous souhaitez aider vos deux enfants éligibles de façon égale, vous pourrez leur donner 50 000 € chacun en franchise de droits. En revanche, un enfant qui crée son entreprise ou fait construire sa maison peut tout à fait recevoir 100 000 € de sa mère, plus 100 000 € de son grand-père.
Vous n’avez pas de descendants ? Votre bénéficiaire peut être votre neveu ou nièce.
Des délais à respecter
Vous avez jusqu’au 30 juin 2021 pour réaliser ce don supplémentaire, cumulable avec les autres abattements en vigueur (renouvelables tous les 15 ans), à savoir :
- 100 000 € sur les donations entre parents et enfants (31 865 € entre grands-parents et petits-enfants),
- 31 865 € sur les dons de sommes d’argent aux enfants ou petits-enfants majeurs, à condition que le donateur ait moins de 80 ans.
Côté pratique, vous devrez simplement déclarer le don auprès du centre des impôts de votre bénéficiaire à l’aide du formulaire n° 2735, dans un délai d’un mois.
Enfin, votre bénéficiaire devra affecter la somme reçue à l’un des trois projets listés ci-dessus dans les trois mois suivant le versement.
Attention aux litiges et aux mauvaises surprises
Vous avez plusieurs enfants ou petits-enfants à gratifier ? Effectuer une telle donation peut engendrer des inégalités car il est peu probable qu’ils soient tous éligibles au dispositif d’ici l’été 2021.
Et si, par souci d’égalité, vous les gratifiez en même temps d’une somme de 100 000 € chacun, sachez qu’ils ne les recevront pas tous de la même « poche » : l’un entamera l’abattement classique de 100 000 € sur les donations, tandis que celui qui a un projet éligible bénéficiera de l’exonération temporaire. Ce qui signifie qu’il profitera de l’abattement classique pour de futures donations…
Enfin, les sommes transmises au titre de l’exonération temporaire – comme toute autre donation exonérée – sont considérées comme une avance sur héritage et restent, à ce titre, rapportables à la succession du donateur. Leur valeur est recalculée au jour du décès et c’est ce montant réévalué qui sera déduit de la part d’héritage revenant à chacun de vos bénéficiaires, puis pris en compte pour le calcul des droits de succession.
Demander l’avis du notaire avant de donner
En présence de plusieurs enfants, vous aurez tout intérêt à vous rendre chez le notaire afin d’assurer une répartition équitable de votre patrimoine, soit en réalisant des donations hors part successorale (dans la limite de la quotité disponible), soit via une donation-partage qui permet de figer le montant transmis au jour de la donation.
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La modulation du prélèvement à la source : est-ce possible ?
La campagne de déclaration des revenus s’est terminée fin juin, avec un décalage par rapport au calendrier initialement prévu, compte tenu de la crise sanitaire.
Progressivement, internet, via notre accès personnel, est devenu notre point d’entrée pour l’ensemble de nos obligations déclaratives. Et cette année, dans le cadre d’une démarche écoresponsable, les formulaires de déclaration de revenus pré-remplis n’ont pas été envoyés sous format papier.
Seuls les usagers ne disposant pas d’un accès internet ont pu les recevoir.
Va-t-on recevoir un avis d’imposition ?
Si, comme plus des deux tiers des contribuables, vous avez rempli vos obligations déclaratives par internet, via votre espace personnel, vous avez pu (sauf cas particulier), dès validation de votre déclaration en ligne, obtenir un avis d’imposition « primaire ».
Comme à son habitude, il reprend l’ensemble des informations pré-remplies par l’administration fiscale, complétées par vos soins et calcule le montant de l’impôt dû au titre des revenus de l’année écoulée, soit 2019.
C’est sur la base de ces nouvelles données que votre prélèvement à la source et vos éventuels acomptes sont mis à jour pour une application dès septembre prochain.
Votre avis définitif sera disponible :
– Entre le 24 juillet et le 7 août si vous n’avez pas de complément d’impôt à acquitter ou si vous bénéficiez d’un remboursement d’impôt. Ce dernier vous sera restitué courant août.
– Entre le 29 juillet et le 7 août si un complément est dû. Ce dernier sera prélevé directement sur votre compte en quatre fois entre septembre et décembre prochain.
Si vous avez demandé à recevoir votre avis papier et :
– Si vous bénéficiez d’un remboursement, votre avis vous sera envoyé entre le 23 juillet et le 31 août.
– Si vous n’avez pas de complément d’impôt, votre avis vous sera envoyé entre le 7 et le 31 août.
– Si enfin vous avez un complément à acquitter, votre avis vous sera envoyé entre le 5 et le 14 août.
Remarque : autant le calendrier de dépôt des déclarations de revenus avait été adapté pour tenir compte de la situation exceptionnelle de crise sanitaire, autant le calendrier de mise à disposition des avis d’imposition ne semble pas avoir été modifié. Vous serez averti par mail via votre site personnel.
Peut-on modifier son taux de prélèvement à la source ou ses acomptes ?
Toute modification de sa situation peut être effectuée sans attendre la prochaine campagne de déclaration. Cela peut ainsi concerner un changement :
– De votre situation personnelle : naissance, mariage, …
– De votre situation professionnelle : nouvel employeur pour un salarié ou activité pour une profession libérale.
– Ou encore de votre patrimoine : cession d’un bien immobilier affectant le niveau de vos revenus fonciers…
Avertir l’administration fiscale au plus tôt permettra une actualisation plus rapide du taux de prélèvement à la source ou des acomptes.
Une modification à la hausse peut être déclarée sans condition de variation. Seuls les revenus de l’année en cours sont demandés.
En revanche, une modification à la baisse ne pourra s’envisager que si la variation du montant de prélèvement induite par la modification est supérieure à 10 % : une comparaison est effectuée avec les revenus de l’année précédente (à présent connus de l’administration fiscale depuis la dernière campagne de déclaration) avec l’estimation des revenus de l’année en cours que vous devrez donc renseigner.
Au cours de l’année 2019, plus de 8,2 millions d’actions ont été effectuées par les contribuables pour « Gérer mon prélèvement à la source » dont 3,3 millions pour modifier son taux ou ses acomptes, et 1,1 million pour signaler une modification de sa situation de famille.
Quels sont les effets de cette modification ?
Pour les salariés ou retraités, le taux sera transmis pour une application dans un délai maximal de trois mois.
Aucune rétroactivité n’est possible, le taux sera appliqué pour l’avenir et ce ne sera qu’à l’occasion de la prochaine déclaration de revenus qu’une restitution sera possible si les anciens prélèvements étaient suffisants pour couvrir l’impôt.
Pour les revenus fonciers, si les acomptes déjà prélevés ont totalement payé l’impôt, aucun acompte complémentaire ne sera prélevé. En revanche, comme pour les salariés, aucun remboursement ne sera possible, il faudra patienter jusqu’à la prochaine déclaration de revenus pour déterminer le montant de l’éventuelle restitution.
Pour les professions libérales (BIC, BNC et BA) plusieurs dispositifs peuvent trouver à s’appliquer :
– La demande de baisse des prélèvements d’acomptes : comme pour les revenus fonciers, si les précédents acomptes ont permis de solder l’impôt aucun nouveau prélèvement n’interviendra (ni aucun remboursement).
– La demande de report de paiement des échéances d’acomptes : toute demande effectuée sur son accès personnel avant le 22 du mois est prise en compte dès le mois suivant. Ce report ne peut concerner qu’au maximum trois échéances de paiement mensuel (ou une seule échéance en cas d’option pour un paiement trimestriel) étant précisé que ce report modifie uniquement le délai de paiement mais pas le montant de l’acompte prélevé.
L’existence de ces dispositifs a permis à de nombreux contribuables, au cours du printemps dernier, pour faire face à la situation exceptionnelle à laquelle nous avons été confrontés, d’adapter rapidement leur situation fiscale et d’anticiper la baisse de leur imposition compte tenu de la baisse des revenus attendue. Entre le 16 mars et le 16 avril dernier, l’administration fiscale a enregistré :
– Plus de 38 600 demandes de modulation à la baisse du taux de prélèvement à la source,
– Plus 37 700 reports d’acomptes et 63 000 suppressions d’acomptes.
Attention, si vous avez effectué une demande de modification de votre taux de prélèvement à la source suite à la crise sanitaire, du fait d’une chute de revenus ou de la mise en place du chômage partiel dans votre entreprise, c’est bien ce taux qui prévaut jusqu’à la fin de l’année. La déclaration de revenus n’aura aucune incidence, le taux qui sera communiqué sur votre avis le sera à titre indicatif et ne s’appliquera qu’à compter de 2021.
Une vigilance s’impose donc : si vous souhaitez que votre demande perdure en 2021, il conviendra de renouveler votre demande avant décembre prochain. A défaut, ce sera le taux calculé à partir de la déclaration qui vient d’être déposée, donc sur la base des revenus de 2019…