Constituer sa collection d’art : entre passion et diversification patrimoniale

Actif tangible à la croisée de l’esthétique et du patrimoine, l’art séduit un nombre croissant d’investisseurs passionnés. Si l’élan initial relève souvent du coup de cœur, la constitution d’une collection soulève rapidement des questions plus larges : cohérence de l’ensemble, coûts, préservation, transmission. Levier de diversification à part entière, une collection d’art se bâtit dans la durée, à la fois guidée par l’affect et structurée par une stratégie. Décryptage.

Donner vie à une vision personnelle de la beauté

À l’origine de toute démarche de constitution d’une collection d’art : une irrésistible envie de faire vivre de belles œuvres chez soi. Tableaux, affiches, dessins, sculptures, photographies… quelle que soit la nature des objets convoités, ils doivent d’abord incarner vos goûts et votre sensibilité artistique, tout en maintenant une certaine cohérence. C’est l’essence même d’une collection : un ensemble de pièces reliées entre elles par un fil directeur, garant d’une unité intellectuelle et esthétique.

Selon vos désirs, vous construirez votre collection autour d’une période définie, d’un courant artistique, d’un artiste ou d’un sujet précis (portraits, natures mortes…). Votre collection pourra réunir un même type d’œuvres ou des pièces hétéroclites. Même dans sa diversité, elle portera les marques de votre style qui lui donnera tout son sens.

Pour dénicher vos futurs coups de cœur, rendez-vous dans les expositions, foires artistiques, maisons de vente, enchères et sur les galeries en ligne, désormais incontournables.

Prendre en compte les coûts financiers

Au-delà de l’émotion et de l’élan esthétique, constituer une collection d’art implique un investissement financier important. Avant même la première acquisition, il est recommandé de définir un budget global incluant non seulement le prix des œuvres mais aussi les frais annexes : transport, encadrement, restauration éventuelle, voire stockage adapté en cas de manque d’espace ou d’exigences de conservation spécifiques (température, lumière, humidité…).

L’assurance mérite une attention particulière. Les dommages accidentels représentent 75 % des sinistres sur les objets d’art1, loin devant les vols. Les assureurs spécialisés proposent des contrats sur mesure incluant un état des lieux de la collection et une estimation des œuvres, révisée périodiquement. Informez-vous sur les différences entre les garanties en « valeur déclarée », déterminée par le souscripteur, et en « valeur agréée », fixée d’un commun accord avec l’assureur à partir de documents justificatifs. Cette dernière offre généralement une meilleure couverture en cas de sinistre.

Connaître la cote d’un artiste
La cote d’un artiste représente la valeur de ses œuvres sur le marché de l’art et peut grandement influencer les décisions et stratégies d’achat. Pour connaître la cote d’un artiste, vous pouvez analyser les ventes aux enchères, explorer les foires, galeries et marchands d’art, ou encore consulter les bases de données en ligne qui répertorient les artistes et les prix (artnet.fr ou fr.artprice.com par exemple).

Enfin, il est essentiel de tenir à jour la documentation liée à chaque œuvre : factures, certificats d’authenticité, correspondances avec les artistes ou les galeries. Ce « dossier d’œuvre » participe à la valorisation globale de la collection et facilite son suivi patrimonial et comptable.

Préserver la valeur d’une collection dans le temps

La conservation des œuvres dans des conditions adaptées est essentielle, tant pour assurer leur intégrité physique que pour préserver leur valeur patrimoniale. Chaque pièce requiert un cadre particulier : les photographies sont sensibles à la lumière, les sculptures aux variations de température, les œuvres sur papier à l’humidité. L’utilisation de matériaux neutres pour l’encadrement, la régulation de l’hygrométrie ou encore l’installation d’un éclairage filtré font partie des bonnes pratiques à adopter.

Pour les collections plus importantes, un inventaire structuré, régulièrement mis à jour, constitue une base indispensable. Il permet non seulement de suivre la composition de la collection mais aussi d’avoir une vue d’ensemble en cas d’assurance, d’expertise ou de prêt d’œuvres à une exposition. Il est conseillé d’y intégrer des visuels, des documents d’achat, des évaluations et toute note d’expert.

Enfin, faire ponctuellement appel à un professionnel pour une expertise ou une estimation permet de connaître la valeur actualisée de certaines pièces et de documenter la collection dans une perspective patrimoniale.

Anticiper la transmission familiale d’une collection d’art

À mesure qu’une collection prend de la valeur, sa place dans le patrimoine familial devient stratégique. Sa transmission nécessite une planification d’autant plus rigoureuse que la valeur artistique ou historique des pièces est importante.  

En premier lieu, il est essentiel de préparer vos héritiers à recevoir un tel patrimoine : les sensibiliser à l’histoire de la collection, à la singularité des pièces, à leur valeur financière permet d’assurer une continuité dans la gestion et la préservation de l’ensemble.

Sur le plan juridique, vous pouvez anticiper la transmission de votre collection ou œuvre d’art via les mécanismes habituels de la donation, tout en bénéficiant des abattements de droit commun (par exemple : 100 000 € entre parent et enfant, renouvelable tous les 15 ans).  

Quelles que soient les modalités de la transmission, la question de la valorisation du patrimoine artistique devra être soulevée pour déterminer l’assiette taxable aux droits de donation ou succession. Par exemple, en matière de succession, cette valeur peut être déterminée par référence au prix des ventes aux enchères ou peut-être établie par un commissaire-priseur ou expert. À défaut, elle sera déterminée par les déclarants eux-mêmes. À noter : si un contrat d’assurance mentionne une valeur assurée, celle-ci peut être retenue pour la déclaration, à condition qu’il ait été souscrit moins de dix ans avant la transmission.

Envisager la dation en paiement pour réduire les droits de succession

Ce mécanisme, en vigueur depuis la loi Malraux de 1968, permet de régler les droits de succession (sur la transmission d’œuvres d’art ou d’autres biens) en nature, par le don d’œuvres d’art à l’État.

Pour être recevable, la dation doit concerner des œuvres dotées d’une « haute valeur artistique ». Concrètement, l’offre doit être déposée par le contribuable auprès du Centre des impôts, accompagnée d’une description des œuvres et de leur estimation. L’acceptation de la dation relève ensuite de l’avis d’une commission nationale, qui évalue l’intérêt patrimonial des pièces en question.

Au-delà de l’avantage fiscal pour les héritiers, ce mécanisme permet à l’État d’enrichir le patrimoine national, en évitant notamment que certaines œuvres importantes ne quittent le territoire.

À noter : il est possible, dans certains cas, d’effectuer une dation tout en conservant la jouissance viagère des biens donnés.

Se faire accompagner par des experts

Constituer, gérer et transmettre une collection d’art soulève des questions complexes, à la croisée de l’esthétique, du juridique et du financier.

Pour avancer sereinement, entourez-vous d’experts : un art advisor pourra vous accompagner dans la construction d’une collection cohérente tout en vous guidant dans vos choix. Un notaire ou un avocat fiscaliste vous aidera à structurer la détention des œuvres en fonction de votre situation. Un assureur spécialisé veillera à la bonne protection de votre patrimoine artistique. Enfin, votre banquier privé, en lien avec un ingénieur patrimonial, pourra intégrer votre collection d’art dans une vision globale de votre patrimoine intégrant vos autres actifs et vos objectifs de long terme.

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1 Vidéo B Smart Assurer sa collection n’est pas encore un réflexe, le 6 juin 2024

Quiz : Patrimoine et fiscalité : êtes-vous au point ?

Entre revirements politiques et publication tardive de la loi de finance, vous perdez le fil de l’actualité fiscale et patrimoniale ? Testez vos connaissances avec notre quiz et révisez les fondamentaux pour mieux piloter votre patrimoine. Nos réponses et explications vous attendent en fin de quiz !

1. La loi de finances pour 2025 instaure un nouvel abattement de 100 000 € pour les donations aux descendants. Quel investissement est concerné ?

  1. L’achat d’une résidence principale neuve
  2. Le versement sur un Plan d’Épargne Retraite (PER)
  3. La création d’entreprise

2. Quel est le montant de l’abattement pour un don familial de somme d’argent (don « Sarkozy ») ?

  1. 100 000 €
  2. 7 967 €
  3. 31 865 €

3. Depuis cette année, vos achats de titres à la Bourse de Paris sont soumis à la taxe sur les transactions financières (TTF) de :

  1. 0,3 %
  2. 0,4 %
  3. 0,5 %

4. Quelle est la fiscalité applicable aux plus-values de cession mobilières ?

  1. Prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30 %
  2. Barème progressif de l’impôt sur le revenu
  3. L’un ou l’autre, au choix

5. Le Budget 2025 élargit la réduction d’impôt majorée (75 %) aux dons effectués à quel type d’organisme ?

  1. Associations de soutien aux aidants familiaux
  2. Organismes de lutte contre les violences faites aux femmes
  3. Fondations hospitalières

6. Quel type de bien immobilier peut être exclu de l’assiette taxable à l’IFI sous certaines conditions ?

  1. Une résidence principale
  2. Un bien détenu via une société soumise à l’impôt sur les sociétés
  3. Un immeuble affecté à l’activité professionnelle du contribuable

7. La loi de finances instaure une imposition minimale (hors prélèvements sociaux) pour les hauts revenus. Quel est son taux ?

  1. 20 %
  2. 25 %
  3. 30 %

8. Lors de la cession d’une entreprise, quelle stratégie permet d’éviter une imposition immédiate sur la plus-value (sous conditions) ?

  1. Transformer l’entreprise en société civile avant la cession
  2. Réinvestir au moins 50 % du produit de la vente dans une nouvelle activité dans un délai de deux ans
  3. Apporter les titres de la société à une holding avant la cession pour bénéficier du report d’imposition

9. Quelle règle fiscale s’applique aux retraits effectués sur un contrat d’assurance vie après 8 ans ?

  1. Les gains sont totalement exonérés d’impôt sur le revenu hors prélèvements sociaux
  2. Un abattement annuel de 4 600 € (9 200 € pour un couple) s’applique sur la part des gains imposables
  3. La totalité du rachat est imposable au barème progressif de l’impôt sur le revenu

10. Vous souhaitez investir de manière responsable et l’on vous propose un fonds « article 8 ». De quoi s’agit-il ?

  1. Un fonds intégrant une gestion des risques ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance), sans obligation de promouvoir des caractéristiques extra-financières
  2. Un fonds aux caractéristiques sociales et/ou environnementales bien définies, mais sans objectif d’investissement durable contraignant
  3. Un fonds dont l’objectif principal est l’investissement durable dans le domaine environnemental ou social

Réponse 1 : a

Jusqu’à fin 2026, la loi de finances instaure un nouvel abattement pour les donations aux enfants, petits-enfants et arrières petits-enfants, si elles sont destinées à l’achat d’un logement neuf ou en l’état futur d’achèvement (vefa), à la construction ou à la rénovation énergétique de la résidence principale. Cette exonération est plafonnée à 100 000 € par donateur et 300 000 € par bénéficiaire, à condition de conserver le bien pendant au moins cinq ans.

Réponse 2 : c

Un don familial de somme d’argent (à un enfant, petit-enfant, neveu ou nièce…) est exonéré de droits de donation jusqu’à 31 865 €, sous conditions. Le donateur doit notamment avoir moins de 80 ans et le bénéficiaire être majeur ou émancipé. Renouvelable tous les 15 ans, cette exonération est cumulable avec l’abattement accordé en fonction du lien de parenté (100 000 € entre parents et enfants par exemple).

Réponse 3 : b

À partir du 1er avril 2025, la taxe sur les transactions financières passe de 0,3 % à 0,4 %. Elle s’applique lors de l’achat de 121 titres d’entreprises françaises dont la capitalisation boursière est supérieure à 1Md€ au 1er décembre 2024 et dont le siège social se situe en France. Toutes les sociétés du CAC40 sont concernées, à quelques exceptions près.

Réponse 4 : c

En cas de cession de valeurs mobilières, la plus-value réalisée est soumise au prélèvement forfaitaire unique (PFU) au taux de 30 % (12,8 % d’impôt sur le revenu et 17,2 % de prélèvements sociaux). Cependant, vous pouvez choisir le barème progressif de l’impôt sur le revenu (vous restez redevable des prélèvements sociaux). À noter : si vous optez pour le barème progressif et que vous avez acquis les titres avant le 1er janvier 2018, vous pouvez bénéficier d’un abattement pour durée de détention.

Réponse 5 : b

Le dispositif « Coluche » qui permet une réduction d’impôt de 75 % sur les dons aux associations d’aide aux personnes en difficulté est maintenu en 2025. Le seuil de 1 000 € de dons pour bénéficier de ce taux d’impôt majoré est désormais applicable aux dons aux organismes de lutte contre les violences conjugales et les violences faites aux femmes.

Réponse 6 : c

Un bien immobilier utilisé dans le cadre d’une profession industrielle, commerciale, artisanale, agricole ou libérale peut être exonéré d’IFI, à condition que cette activité soit exercée à titre principal par le propriétaire du bien, son conjoint, son partenaire de Pacs ou son concubin, ou les enfants mineurs sous adminis­tration légale.

Réponse 7 : a

En 2025, les foyers fiscaux dont le revenu fiscal de référence retraité dépasse 250 000 € pour une personne seule ou 500 000 € pour un couple devront s’acquitter d’une contribution supplémentaire si leur taux moyen d’imposition (hors prélèvements sociaux) est inférieur à 20 %. Cette mesure, valable a priori pour une année seulement (sauf prorogation), vise à taxer les contribuables concernés à hauteur d’au moins 20 %.

Réponse 8 : c

L’apport des titres à une holding contrôlée par le cédant permet de placer la plus-value en report d’imposition (article 150-0 B ter du CGI), à condition que la holding réinvestisse 60 % du produit de cession dans une activité économique dans un délai de 2 ans. Si la holding revend les titres dans les 3 ans suivant l’apport et ne respecte pas cette obligation de réinvestissement, le report d’imposition est annulé et la plus-value devient immédiatement taxable. 

Réponse 9 : b

Après 8 ans de détention, l’assurance vie bénéficie d’un abattement annuel sur les gains lors d’un rachat. Au-delà, les gains sont soumis :

Sur option, vous pouvez choisir le barème progressif de l’impôt sur le revenu.

Réponse 10 : b

Le périmètre de l’article 8 englobe les produits financiers qui promeuvent des caractéristiques environnementales et/ou sociales, sans avoir d’objectif durable spécifique. Il s’agit par exemple d’un fonds qui investit dans des entreprises engagées à réduire leurs émissions polluantes ou excluant certains secteurs controversés (tabac, armes…). Dans tous les cas, les sociétés sélectionnées appliquent de bonnes pratiques de gouvernance.

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Journée internationale des droits des femmes : quatre idées pour qu’argent et couple fasse bon ménage

La Journée internationale des droits des femmes, qui a lieu tous les ans le 8 mars, est souvent l’occasion de mettre en lumière les inégalités de genre. Cette année, Ladies Bank vous propose un article en décalé, consacré à quatre pistes pour renforcer l’harmonie financière au sein des couples. Comment (re)faire de l’argent un levier de complicité ? Que vous soyez ensemble depuis quelques mois ou quelques années, découvrez nos conseils.

Au programme : dialogue et accompagnement !

Le money date : un rendez-vous pour parler d’argent sans tabou

Une soirée romantique consacrée aux finances du couple ? Le concept est très en vogue outre-Atlantique, et pour cause : le money date permet de fixer un moment dans la semaine ou le mois pour faire le point sur les finances du couple dans un cadre détendu et bienveillant. À vous d’en définir la fréquence en fonction de vos besoins et priorités.

Si vous débutez avec cet exercice, pensez à suivre quelques règles simples pour un money date productif.

Besoin d’idées de sujets à aborder en couple ? Rendez-vous dans la rubrique Actualités du site Ladies Bank.

Enfants : anticiper l’impact d’une naissance sur la carrière de chacun

Pour les parents (futurs ou plus expérimentés), l’arrivée d’enfants se prépare aussi sur le plan professionnel. Est-il évident, au sein de votre couple, que la femme mettra en pause sa carrière pour élever les enfants ? Même si c’est le cas dans la majorité des couples en France, n’hésitez pas à vous interroger mutuellement sur vos souhaits personnels à chaque nouvelle naissance.

Arrêt de carrière, congé parental, temps partiel… si ces solutions offrent de la souplesse aux familles, elles peuvent creuser les inégalités au sein des couples, souvent au détriment des femmes, et sur le long terme : perte ou baisse de revenus, impact sur les cotisations de retraite, difficultés à réintégrer le marché du travail après une longue absence…

Pour restituer l’équilibre, vous pourriez par exemple opter pour un congé parental partagé, où les deux parents prennent une partie du temps disponible. Ou encore, envisager des solutions hybrides comme le télétravail ou des horaires flexibles, afin de permettre à chacun de concilier vie professionnelle et responsabilités familiales.

Quoi qu’il en soit, il conviendra de peser les implications financières de vos décisions. Par exemple, combien de temps pouvez-vous vous passer d’un salaire à temps plein sans compromettre la stabilité financière de la famille ? Avez-vous envisagé des solutions pour compenser la perte de revenus, comme une épargne de précaution ou des aides publiques ? Pour faire le point, renseignez-vous d’abord auprès de votre employeur sur les aides disponibles, les éventuels plans d’accompagnement à la parentalité ou encore l’existence de dispositions conventionnelles favorables : certaines prévoient peut-être de rémunérer un congé parental.

Epargne personnelle : préserver son autonomie financière

Il est tentant de confier sa sécurité financière à l’autre quand ce dernier gagne plus.  Pourtant, être en couple ne doit pas vous faire oublier votre indépendance, non seulement pour vous prémunir en cas de coup dur (divorce, décès) mais aussi pour gagner en sérénité.

Bourse, immobilier, plans d’épargne… les solutions ne manquent pas. Commencez par souscrire un ou deux placements incontournables, comme une assurance vie ou un Plan d’Epargne Retraite (PER), avant d’envisager des investissements plus ambitieux tel qu’un portefeuille de titres boursiers ou un investissement locatif. L’objectif est de vous constituer une épargne personnelle pour vous permettre de concrétiser vos projets de vie en toute indépendance :  voyage, achat d’un bien immobilier, formation professionnelle, préparation de la retraite…

Les couples mariés devront toutefois évaluer l’impact du régime matrimonial sur le patrimoine personnel de chacun. En France, le régime qui prévaut par défaut est un régime communautaire, qui met en commun tout ce qui est acquis durant le mariage. D’autres options existent moyennant la signature d’un contrat de mariage devant notaire, comme la séparation de biens (qui protège les patrimoines individuels) ou la participation aux acquêts (un mix entre communauté et séparation). Pour les couples pacsés ou en union libre, les règles diffèrent.

Rapprochez-vous de vos conseils habituels pour identifier les contrats et dispositions les plus adaptés à la situation patrimoniale unique de votre couple.

Finances du couple : se faire accompagner par des experts

Avec l’évolution des structures familiales et la complexité croissante des patrimoines, le recours à des spécialistes s’impose. Vous avez peut-être hérité de biens d’une valeur importante avant votre union ; vous êtes entrepreneur et souhaitez préserver votre patrimoine privé. Vous avez des enfants d’un premier mariage ou des priorités patrimoniales spécifiques. Pour toutes ces questions et bien d’autres, veillez à consulter, ensemble, vos conseils habituels : banquier privé, ingénieur patrimonial, notaire, avocat… L’objectif : trouver des solutions aux problématiques individuelles sans sacrifier vos intérêts communs. Vous évaluerez notamment l’impact juridique et fiscal de vos choix et anticiperez les éventuelles difficultés liées à votre statut matrimonial ou aux règles successorales.

Le recours à des professionnels permet aussi de dépassionner les discussions autour de ces sujets parfois délicats. Profitez de conseils experts et impartiaux pour renforcer votre projet de vie commun tout en préservant les priorités patrimoniales de chaque membre du couple.

Vous avez un projet, une envie, un besoin ? Nous sommes là pour vous…

    Budget 2025 : ce qui change pour vos impôts, vos dons et vos investissements

    Après deux gouvernements et de nombreuses tractations, la loi de finances pour 2025 a enfin été votée le 6 février. Elle vise un effort budgétaire de 50 milliards d’euros, avec l’objectif de ramener le déficit à 5,4 % du PIB. Quel sera l’impact du budget 2025 sur les particuliers ? Barème de l’impôt, donations, droits de succession, immobilier… tour d’horizon des principales mesures vous concernant.

    Le barème de l’impôt sur le revenu est revalorisé de 1,8%

    Les tranches de l’impôt sur le revenu (IR) sont revalorisées pour compenser l’inflation et préserver le pouvoir d’achat des ménages. Voici les nouvelles tranches pour une part fiscale en 2025, applicables aux revenus perçus en 2024.

    Tranche de revenuTaux d’imposition
    Jusqu’à 11 497 €0%
    De 11 498 € à 29 315 €11 %
    De 29 316 € à 83 823 €30 %
    De 83 824 € à 180 294 €41 %
    Supérieure à 180 294 €45 %

    La loi instaure une imposition minimale de 20% pour les hauts revenus

    En 2025, les foyers fiscaux dont le revenu fiscal de référence retraité dépasse 250 000 € pour une personne seule ou 500 000 € pour un couple devront s’acquitter d’une contribution supplémentaire si leur taux moyen d’imposition (hors prélèvements sociaux) est inférieur à 20 %. Cette mesure, valable a priori pour une année seulement (sauf prorogation), vise à taxer les contribuables concernés à hauteur d’au moins 20 %.

    La taxe sur les transactions boursières passe à 0,4%

    À partir du 1er avril 2025, la taxe sur les transactions financières passe de 0,3 % à 0,4 %. Elle s’applique lors de l’achat de 121 titres d’entreprises françaises dont la capitalisation boursière est supérieure à 1Md€ au 1er décembre 2024 et dont le siège social se situe en France. Toutes les sociétés du CAC40 sont concernées, à quelques exceptions près.

    La réduction d’impôt pour les dons est élargie aux organismes de lutte contre les violences conjugales

    Le dispositif « Coluche », qui permet une réduction d’impôt de 75 % sur les dons aux associations d’aide aux personnes en difficulté, est maintenu en 2025. Le seuil de 1 000 € de dons pour bénéficier de ce taux d’impôt majoré est pérennisé et désormais applicable aux dons aux organismes de lutte contre les violences conjugales et les violences faites aux femmes.

    À noter : pour la part du don supérieure à 1 000 €, la réduction d’impôt est de 66 %.

    La fiscalité des locations meublées non professionnelles évolue

    Avec le budget 2025, le régime de Loueur en Meublé Non Professionnel (LMNP) subit un durcissement fiscal. Les amortissements comptables déduits des loyers imposables (au régime fiscal réel), sont désormais déduits du prix d’acquisition du bien au jour de la revente, venant ainsi augmenter l’assiette de la plus-value taxable. Les résidences étudiantes, les résidences seniors et pour personnes handicapées sont exclues de cette mesure, ainsi que les amortissements relatifs aux dépenses de travaux.

    À noter que les propriétaires bénéficient toujours des abattements progressifs pour durée de détention : plus-values entièrement exonérées d’impôt après 22 ans et de prélèvements sociaux après 30 ans.

    Les départements peuvent augmenter les droits de mutation

    Les collectivités locales qui le souhaitent pourront relever de 0,5 point les droits de mutation à titre onéreux sur les achats immobiliers à partir du 1er avril. Ces frais sont progressifs et varient en fonction de la valeur d’achat du bien, avec un plafond fixé à 5 %. Les primo-accédants d’un logement ancien ne sont pas concernés.

    Les dons familiaux pour l’achat d’une résidence principale sont exonérés de droits de succession

    Jusqu’à fin 2026, la loi de finances instaure un nouvel abattement pour les donations aux enfants, petits-enfants et arrières petits-enfants, si elles sont destinées à l’achat d’un logement neuf ou en l’état futur d’achèvement (vefa), à la construction ou à la rénovation énergétique de la résidence principale. Cette exonération est plafonnée à 100 000 € par donateur et 300 000 € par bénéficiaire, à condition de conserver le bien pendant au moins cinq ans.

    Le dispositif MaPrimeRénov’ est recentré sur les ménages modestes

    En 2025, MaPrimeRénov’ subit une baisse de budget de 20 %, entraînant une révision des taux de financement. L’aide aux rénovations globales est relevée pour les ménages modestes et intermédiaires, mais réduite pour les foyers les plus aisés. L’accès au parcours par geste est prolongé jusqu’à fin 2025 pour les « passoires thermiques » (logements classés F et G), avec un report au 1ᵉʳ janvier 2026 de l’obligation de fournir un diagnostic de performance énergétique (DPE).

    Ces ajustements favorisent les rénovations d’ampleur tout en soutenant davantage les foyers modestes.



    Comment investir en 2025: cinq mots clés pour guider votre stratégie

    Après une année marquée par de nombreux bouleversements économiques, politiques et géopolitiques, le moment est venu de prendre du recul avant de définir votre stratégie d’investissement pour les mois à venir. Que vous investissiez déjà sur les marchés financiers ou que vous souhaitiez faire vos premiers pas en bourse, il est important, avant toute chose, de définir vos objectifs de placement. Ceux-ci ont peut-être évolué à la faveur d’un changement de situation personnelle ou professionnelle. Quels autres principes pourraient guider vos choix de placements en 2025, sur fond de volatilité accrue ? Voici ma sélection.

    #Objectifs

    Comment votre situation a-t-elle évolué ces derniers mois ?  Vous vous êtes peut-être marié ou avez divorcé, votre famille s’est agrandie ou recomposée, vous envisagez de prendre votre retraite ou d’acheter votre résidence principale, vous vous lancez dans l’entrepreneuriat… Quels que soient vos projets de vie, il convient de porter un regard patrimonial sur vos investissements en vous demandant : « Quels supports ou classes d’actifs sont les plus adaptés à mes objectifs ? ». À côté des produits incontournables, il existe peut-être des solutions qui répondent mieux à vos attentes. Rapprochez-vous de votre banquier privé. Il saura bâtir avec vous une stratégie d’investissement sur mesure et identifier les meilleurs placements en fonction de votre profil d’investisseur, qui dépend notamment de :

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    > Une année riche en incertitudes pour les investisseurs, le décryptage de notre expert Jan Viebig

    #Résilience

    Dans un environnement économique incertain en 2025, un portefeuille solide devra non seulement intégrer vos objectifs mais aussi être résilient, c’est-à-dire capable de résister aux conditions de marché défavorables et aux incertitudes économiques tout en préservant sa valeur à long terme. La clé pour y parvenir : diversifier vos placements. Le principe ? Vous investissez votre épargne sur des valeurs décorrélées entre elles afin de réduire le risque global du portefeuille. Diversifier permet en effet de compenser les performances négatives d’un investissement grâce aux performances positives des autres investissements.

    « Une diversification internationale s’imposera plus que jamais en 2025 […]. Une stratégie […] équilibrée, intégrant judicieusement des placements internationaux, pourrait réduire le risque global du portefeuille tout en garantissant un rendement adéquat », souligne à ce propos Jan Viebig, Co-CIO chez Oddo BHF. Outre la diversification géographique, il existe d’autres pistes de diversification possibles :

    Cette diversification doit tenir compte de vos préférences, de vos objectifs et de votre profil d’investisseur. Demandez conseil à votre banquier privé.

    #Durabilité

    En 2024, le changement climatique s’est encore accéléré. Chacun de nous peut contribuer à lutter contre ce phénomène, au quotidien comme à travers ses investissements.

    Votre banquier privé vous aidera à choisir l’approche et les supports les plus adaptés.

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    #Veille

    Les événements disruptifs de ces dernières années ont changé la donne dans l’économie réelle et créé un climat d’incertitude sur les marchés. Se tenir informé est plus que jamais essentiel pour repérer les tendances, identifier les opportunités et arbitrer vos investissements en connaissance de cause.

    À cette fin, vous pouvez consulter les points marchés des experts qui fournissent de précieux éclairages aux investisseurs. Ceux qui n’ont ni le temps ni l’expertise pour effectuer une veille proactive peuvent confier la gestion de leurs placements à un expert (c’est le principe de la gestion sous mandat) ou opter pour une gestion conseillée afin de profiter de l’éclairage de spécialistes tout en restant décisionnaires de leurs choix d’investissement.

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    #Cap

    Enfin, il est impératif de garder vos objectifs en ligne de mire, sans réagir « à chaud » en cas de volatilité des marchés. Vos objectifs, couplés à certaines règles d’or comme la diversification, guident votre stratégie d’investissement sur le long terme. Vous épargnez pour votre résidence principale ? Préférez les placements à horizon 5 ou 8 ans offrant un potentiel de rendement, comme l’assurance vie multisupport. Vous préparez la retraite ? Privilégiez un support dédié ou une enveloppe vous permettant de sécuriser le capital progressivement.

    Quoi qu’il en soit, il convient de rester investi tout au long de la durée d’investissement recommandée afin de maximiser vos chances de profiter des opportunités potentielles. De même, pour atténuer les risques d’un placement face aux fluctuations des marchés, l’idéal est d’investir régulièrement plutôt que de verser un montant important en une seule fois. De cette façon, vous lissez les risques de pertes sur le long terme.

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    Gestion de patrimoine : cinq bonnes résolutions pour 2025

    En cette nouvelle année, ferez-vous partie de ceux qui prendront soin de leur patrimoine ? Même en période d’incertitude politique et budgétaire, il est possible de prendre quelques décisions clés pour pérenniser vos actifs et remplir vos objectifs patrimoniaux : épargne, retraite, transmission, investissement plaisir… On vous propose cinq pistes pour démarrer 2025 du bon pied et avec confiance.

    1. Réaliser un bilan patrimonial

    Si l’on vous demandait : « Comment est évalué votre patrimoine ? », « De quoi est-il composé ? » ou encore « Que pouvez-vous transmettre en franchise de droits ? », sauriez-vous répondre avec certitude ? Selon une étude IFOP de mai 2024, une majorité de Français n’anticipent pas suffisamment ces questions. Or, toute stratégie patrimoniale commence par une mise à plat des actifs détenus. Cette étape est nécessaire pour cerner vos priorités, identifier des opportunités d’investissement et concrétiser vos projets de vie (retraite, achat immobilier, cession d’entreprise…).

    Dresser un tel bilan s’avère d’autant plus nécessaire que les structures familiales évoluent et que les patrimoines se complexifient. Notre recommandation : faire appel à vos conseils habituels (banquier privé, ingénieur patrimonial, notaire, avocat…). Ils sauront vous guider pas à pas afin d’établir un diagnostic patrimonial complet.

    2. Analyser son régime matrimonial

    Peu de couples mariés se demandent si leur régime matrimonial est réellement adapté à leur situation ou s’il protège équitablement chacun des conjoints en cas de divorce ou de décès. Comprendre l’impact des différents régimes matrimoniaux est pourtant essentiel, tant pour protéger le conjoint survivant que pour garantir l’équité au sein du couple.

    Saviez-vous, par exemple, que le régime qui prévaut par défaut, en l’absence de contrat de mariage, est un régime communautaire (communauté réduite aux acquêts) ? Lorsque l’un des époux est entrepreneur, il peut être recommandé de choisir un régime séparatiste, afin d’éviter une solidarité du patrimoine des conjoints face aux créanciers.

    De la même manière, pour faire le bon choix ou changer de régime matrimonial en amont d’un moment clé de la vie (création d’entreprise, départ à la retraite, transmission…), vous devrez impérativement consulter vos conseils habituels. Ensemble, vous ferez le point sur votre situation et explorerez les options qui s’offrent à vous : des clauses spécifiques ou la création de véhicules juridiques dédiés peuvent vous permettre d’adapter votre régime matrimonial à vos besoins uniques. Enfin, gardez à l’esprit qu’un contrat de mariage n’est jamais figé : chaque évolution personnelle ou professionnelle majeure est l’occasion de s’interroger sur sa pertinence au regard de vos priorités.  

    3. Investir pour la retraite

    Dans un contexte marqué par l’inflation et les incertitudes économiques, les Français devraient continuer d’épargner pour leur retraite en 2025. Contrairement aux idées reçues, cette préoccupation ne concerne pas uniquement les seniors : selon une étude du Cercle de l’épargne, près de 70 % des 18-34 ans se disent « inquiets » pour leur retraite et 20 % des jeunes actifs ont déjà souscrit un produit d’épargne retraite.

    Vous avez le choix entre différents supports aux atouts distincts.

    Pour savoir quels placements vous conviennent le mieux en fonction de votre situation et de vos objectifs, demandez conseil à votre banquier privé.

    4. Protéger ses proches

    Que vous souhaitiez préserver l’avenir de vos enfants, de votre conjoint ou partenaire, vous gagnerez à investir dans l’un ou plusieurs des supports cités ci-dessus afin d’anticiper la transmission de votre patrimoine et votre succession.

    L’assurance vie avant 70 ans est particulièrement adaptée puisqu’elle permet de transmettre un capital hors succession aux personnes désignées dans la clause bénéficiaire de votre contrat et selon des règles fiscales avantageuses.

    Ensuite, vous pouvez faire jouer d’autres dispositifs afin d’adapter votre stratégie à la configuration spécifique de votre famille et à vos besoins, par exemple :

    Parlez-en à votre banquier privé.

    5. Se faire plaisir

    Une œuvre d’art, une montre suisse, une voiture de collection, une cave de bons vins… se constituer un patrimoine, c’est aussi investir dans des objets et produits qui vous enchantent. Vous avez peut-être développé un nouvel intérêt à l’occasion d’un cadeau reçu ou nourrissez une passion pour tel ou tel marché depuis toujours. Quoi qu’il en soit, avant de penser au potentiel de valorisation du bien (dans une optique de revente par exemple), il convient de choisir un objet ou produit qui vous plait et dont vous voudrez profiter personnellement. Rien ne vous empêche, bien entendu, d’intégrer vos investissements plaisir dans une stratégie patrimoniale en anticipant la transmission ou la donation.

    Si toutefois vous envisagiez la revente régulière de vos objets, prenez garde au risque de requalification en activité commerciale. Le dénouement récent de l’affaire des vins Pétrus après quatre années de procédure démontre la lourdeur des conséquences fiscales d’une telle requalification !

    ˃ Besoin d’aide pour organiser ou optimiser votre patrimoine ? Contactez nos experts à l’aide du formulaire ci-dessous

    Valeur vénale

    C’est la valeur d’un bien sur le marché.

    Valeur Nominale

    La valeur nominale d’un contrat de capitalisation est sa valeur au moment de la souscription. Elle s’oppose à sa valeur réelle qui, elle, n’intègre pas les versements effectués tout au long de la durée du contrat.

    Usufruit

    L’usufruit d’un bien donne le droit à son titulaire, appelé usufruitier, d’en jouir (habiter un logement, percevoir les revenus d’un placement financier…) sans qu’il puisse en disposer (vente, donation…), cette faculté appartenant au nu-propriétaire.

    Unités de compte

    Ce sont des supports d’investissement composés d’une grande variété d’actifs (actions, obligations, fonds…) relevant de secteurs d’activité et de zones géographiques multiples. Dans le cadre d’un contrat d’assurance vie, elles vous permettent de profiter du potentiel de performance de la Bourse, moyennant une certaine prise de risque.