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15 Juin 2021

ISR, ESG, approche exclusive ou thématique… : connaissez-vous le vocabulaire de la finance responsable ?

Chaque année, l’investissement responsable fait de nouveaux émules. Au 3e trimestre 2020, en pleine crise sanitaire, les encours investis en fonds durables en France ont avoisiné les 100 milliards d’euros1 ! Mais savez-vous ce que signifie vraiment « investissement responsable » ? Connaissez-vous la différence entre ISR et ESG ? Entre approche thématique et approche impact ? On décrypte pour vous les mots-clés de la finance responsable.

Développement durable

L’investissement responsable trouve ses origines dans le concept de développement durable, défini pour la première fois en 1987 dans le rapport Brundtland de l’ONU comme : « […] un mode de développement qui répond aux besoins des générations présentes sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs ».

Ce rapport a depuis inspiré l’ensemble des initiatives liées à la lutte contre le changement climatique et les inégalités sociales, en particulier les 17 Objectifs du développement durable (ODD). Adoptés en septembre 2015 par les 193 états membres de l’ONU, ces ODD constituent une feuille de route pour relever les principaux défis en faveur d’un avenir durable de la planète d’ici 2030 : lutte contre la faim, la pauvreté et le changement climatique, accès aux soins de santé, à l’éducation et à l’énergie pour tous…

˃ Les 17 ODD pour un monde meilleur

Au fil du temps, l’investissement responsable a été façonné par diverses initiatives comme les ODD, mais aussi :
– le Pacte mondial, ou Global Impact, lancé par l’ONU en 2000 pour inciter les entreprises à adopter une approche socialement responsable,
– les six Principes pour l’investissement responsable (PRI) de l’ONU, signés par plus de 1 400 entreprises à travers le monde,
– la COP21, l’accord international sur le climat ratifié par 168 pays.

ESG

L’intégration des critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance) permet aux investisseurs de prendre en compte, en plus des critères financiers classiques, ces facteurs dits extra-financiers dans leurs décisions d’investissement.

Les critères ESG s’appliquent aussi bien à la sélection de titres d’entreprises (actions et obligations) que d’États (obligations souveraines) et concernent notamment :
– les performances environnementales de la société (émissions polluantes, consommation énergétique…),
– ses performances sociales (profil des dirigeants, conditions de travail, respect des droits humains…),
– sa gouvernance (composition du conseil d’administration, politique de rémunération, droits des actionnaires minoritaires…).

Cette approche contribue à identifier certains risques spécifiques, comme le risque climatique ou de réputation, ainsi que les opportunités de croissance à moyen terme, sans contraindre l’univers d’investissement.

ISR

L’ISR (investissement socialement responsable) est généralement un concept allant au-delà de l’intégration de critères ESG. L’ISR vise à concilier performance économique et impact social et environnemental, en finançant les entreprises qui contribuent au développement durable.

L’ISR se décline sous différentes formes : exclusions, approche thématique, sélection des entreprises du portefeuille selon des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) et investissement à impact (voir plus bas).

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Approche exclusive

Cette approche traditionnelle de l’ISR exclut du portefeuille d’investissement :
– les entreprises ne respectant pas certains standards internationaux (sur les armes chimiques, les mines antipersonnel…). On parle alors d’exclusion normative,
– les entreprises de certains secteurs tels que le tabac, l’alcool, les jeux d’argent, l’armement… On parle alors d’exclusion éthique.

Les fonds relevant de cette approche sont appelés « fonds d’exclusion ».

Approche Best-in-Class ou Best-in-Universe

Cette approche de l’ISR est un type de sélection ESG qui privilégie les entreprises « premières de classe » en matière de développement durable. Il peut s’agir :
– soit d’une approche Best-in-Class relative, sélectionnant les entreprises les mieux notées de chaque secteur d’activité,
– soit d’une approche Best-in-Universe absolue, privilégiant les entreprises les mieux notées dans l’ensemble de l’univers d’investissement.

Là encore, il existe des fonds Best-in-Class ou Best-in-Universe dédiés.

Approche thématique

Ce mode d’investissement consiste à favoriser uniquement certains thèmes du développement durable dans le domaine de l’environnement, du social ou de la gouvernance des entreprises. L’épargnant investit alors dans des fonds thématiques, axés par exemple sur le changement climatique, les énergies renouvelables, l’eau, la santé, la transition démographique…

Approche impact

Ce processus d’investissement a pour but de générer un impact positif quantifiable. L’épargnant investit alors dans des entreprises, des organisations ou des fonds dédiés qui, en plus d’offrir un rendement financier, génèrent des impacts environnementaux et/ou sociaux positifs de façon intentionnelle et mesurable : économies de CO2, nombre d’emplois créés, nombre d’arbres plantés…

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RSE

Définie comme la contribution des entreprises aux enjeux du développement durable et à la réalisation des ODD, la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) est une démarche par laquelle une société intègre volontairement des préoccupations sociales et environnementales à ses activités commerciales et ses relations avec les parties prenantes. L’objectif : concilier viabilité économique et impact social et environnemental positif.

Disponible publiquement sur le site internet de l’entreprise ou dans ses rapports annuels, la politique RSE d’une organisation détaille la nature de son engagement en faveur du développement durable.

Les labels de la finance durable

En 10 ans, la finance durable a vu naître une dizaine de labels spécialisés. Ces labels ont été créés afin de clarifier le concept d’investissement socialement responsable (ISR) pour les investisseurs. Il est néanmoins difficile pour ces derniers de distinguer clairement ces labels, compte-tenu de l’hétérogénéité des méthodes et des terminologies. La plupart des labels reposent sur une certification indépendante garantissant la qualité et la transparence des processus en place.
La commission européenne réfléchit par conséquent à la création d’un écolabel européen, dans le cadre de l’implémentation de sa taxonomie verte.

 

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1 Source : Novethic

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