Placement en actions : zoom sur le private equity

Vous associez l’investissement en actions avec un placement en bourse ? Ce n’est vrai qu’en partie. Car une entreprise non cotée peut, elle aussi, émettre des actions afin de lever des fonds auprès des investisseurs. La plupart du temps, il s’agit de petites et moyennes entreprises en quête de financements pour soutenir leur croissance, leur développement… On parle alors de private equity. Explications.

Coté, non coté : quelles différences ?

Alors qu’une action cotée en bourse peut être achetée ou vendue publiquement sur les marchés financiers, une action non cotée s’échange uniquement entre investisseurs privés (institutionnels, particuliers ou fonds spécialisés). L’absence de marché réglementé sur lequel acheter ou vendre les actions non cotées rend leur prix difficile à déterminer et la revente incertaine. En effet, les possibilités de sortie sont rares : uniquement si un actionnaire veut sortir ou par opération sur le capital la société.

Par ailleurs, même si les deux formules comportent un risque de perte en capital totale ou partielle, investir dans une jeune PME non cotée est par nature plus risqué qu’un placement dans une grande entreprise cotée en bourse et dont l’évolution est plus facile à anticiper.

Enfin, il peut s’avérer difficile de trouver une information objective sur l’entreprise non cotée aidant à déterminer les perspectives de rendement de l’action.

Notez qu’en tant qu’investisseur dans une société non cotée, vous bénéficiez des mêmes droits que pour les actions cotées : droit au bénéfice distribuable, à l’information, droit de vote en assemblée générale

 

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Comment investir dans le non coté ?

Aider un proche à créer son entreprise, soutenir un projet d’entrepreneuriat solidaire ou profiter du potentiel de performance d’une jeune startup très innovante et dynamique… plusieurs objectifs peuvent vous conduire à investir dans le non coté. Dans tous les cas, vous aurez besoin d’un compte-titres classique ou d’un PEA (plan d’épargne en actions) pour y loger vos actions non cotées.

Vous pouvez acquérir des actions non cotées de manière indirecte, via des fonds d’investissement dédiés tels que :

  • les FIP (fonds d’investissement de proximité), composés d’au moins 70 % de titres de PME régionales,
  • les FCPI (fonds commun de placement dans l’innovation), composés à 70 % minimum de titres de sociétés innovantes.

L’avantage de cette approche ? L’accès à une gamme de titres d’entreprises diversifiées en termes de profil, secteur d’activité, zone géographique… Idéal pour diminuer le risque global du portefeuille.

L’achat de telles actions peut aussi se faire directement auprès de l’entreprise elle-même, via la souscription en numéraire au capital de la société. Lorsqu’un épargnant soutient la PME d’un proche par ce biais, on parle de Love Money. Certaines startups lancent des campagnes de crowdfunding en ligne pour y lever des fonds auprès de leurs amis, de leur famille et du grand public.

 

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Quoiqu’il en soit, l’investissement dans le non coté est un placement de long terme (8 à 10 ans) auquel vous ne devriez consacrer qu’une petite partie de votre patrimoine financier. Aussi, avant d’investir, demandez-vous si vous êtes prêt à bloquer votre investissement pendant cette période et interrogez-vous sur la pertinence d’un tel placement par rapport à vos objectifs d’épargne.

 

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Quels avantages fiscaux ?

Dans certains cas, l’investissement dans une PME non cotée ouvre droit à réduction d’impôt. Jusqu’au 31 décembre 2020, vous pouvez déduire de vos impôts sur le revenu 25 % du montant de votre versement pris dans la limite de 50 000 € (le double pour un couple), à condition de conserver les titres pendant 5 ans. Attention, cette réduction d’impôt entre dans le plafonnement global des niches fiscales de 10 000 € par an.

Par ailleurs, si vous et votre famille (conjoint, ascendants, descendants) détenez moins de 25 % des parts de votre propre entreprise, vous pouvez les loger dans un PEA classique et/ou un PEA PME-ETI, deux enveloppes fiscales respectivement plafonnées à 150 000 € et 225 000 € (ce dernier montant correspond aussi au plafond cumulé global des deux enveloppes). Vous profiterez ainsi de l’exonération des plus-values, hors prélèvements sociaux, à condition de n’effectuer aucun retrait avant 5 ans.

À noter : ces deux avantages fiscaux ne sont pas cumulables.

 

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