Dernière ligne droite ! Avant d’envoyer votre déclaration de revenus 2023, posez-vous ces deux questions

Le service de télédéclaration est ouvert depuis le 13 avril. Alors que les échéances approchent, c’est le moment ou jamais de vous pencher sur deux points qui peuvent avoir un effet immédiat sur le montant de vos impôts en 2023 : l’imposition de vos revenus financiers et les dons éligibles à la réduction de l’Impôt sur la fortune immobilière (IFI).

Votre enfant majeur étudiant démarre un emploi à temps partiel cet été ? Lisez notre éclairage en fin d’article pour connaître l’impact de son rattachement / détachement du foyer fiscal sur vos impôts de l’année prochaine.

 

1. Plus-values, dividendes et intérêts : PFU ou barème progressif ?

Vous avez perçu des revenus de placement et plus-values mobilières en 2022 ? Ces derniers sont soumis par défaut au prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30 %. Mais vous pouvez renoncer au PFU et opter pour le barème progressif de l’impôt au moment de remplir votre déclaration, en cochant la case 2OP. Une option à privilégier si elle vous permet d’être moins taxé. Comment choisir ?

En théorie, il suffit de comparer votre taux marginal d’imposition (TMI, entre 0 % et 45 %) et la part du PFU relevant de l’impôt strictement dit, soit 12,8 %, sans tenir compte des prélèvements sociaux de 17,2 % qui restent dus dans les deux cas. En suivant ce raisonnement, seules les personnes non imposables ou faiblement imposées auraient intérêt à choisir le barème progressif (0 % d’impôt jusqu’à 10 777 € de revenus, puis 11 % jusqu’à 27 478 € de revenus).

Dans les faits cependant, c’est plus compliqué. Tout d’abord, l’option pour le barème progressif est globale et concerne tous les revenus et gains mobiliers entrant dans le champ d’application du PFU. Vous ne pourrez donc pas panacher PFU et barème progressif selon la nature de vos gains.

Ensuite, l’option pour le barème progressif conserve plusieurs avantages fiscaux auxquels le PFU n’ouvre pas droit, par exemple :

  • l’abattement de 40 % sur les dividendes,
  • les abattements pour durée de détention sur les plus-values pour les titres acquis avant le 1er janvier 2018,
  • la déductibilité de la Contribution sociale généralisée (CSG) à hauteur de 6,8 %.

L’analyse doit donc se faire au cas par cas, en tenant compte de votre TMI et de la nature de vos gains financiers. Pas évident si vous percevez à la fois des dividendes et des plus-values !

Notre conseil : utiliser les simulateurs d’impôt en ligne ou contacter votre banquier privé qui vous aidera dans vos estimations. Rassurez-vous, en fin de déclaration, une alerte vous indiquera si une autre option (alternativement PFU ou barème progressif) est plus avantageuse dans votre situation.

À lire aussi
˃ Impôt sur le revenu : voici le nouveau barème pour 2023

 

2. Dons : quels versements peuvent être immédiatement déductibles de l’IFI ?  

Vous êtes soumis à l’Impôt sur la fortune immobilière (IFI) et souhaitez soutenir des causes qui vous tiennent à cœur ? Si l’organisme choisi est éligible à la réduction de l’IFI, votre versement réalisé avant le dépôt de la déclaration en cours peut avoir un effet immédiat sur le montant de votre impôt.

L’avantage fiscal est de 75 % du montant des versements effectués, dans la limite de 50 000 € de réduction d’IFI. Les organismes éligibles sont les Fondations Reconnues d’Utilité Publique, les établissements de recherche, d’enseignement supérieur ou d’enseignement artistique d’intérêt général à but non lucratif.

Les dons sont principalement des versements en numéraire, mais des dons de valeurs mobilières en pleine propriété peuvent également ouvrir droit à réduction. Attention toutefois, les plus-values latentes attachées aux titres ainsi transmis sont alors imposables au nom du donateur au titre de l’année du don.

À noter : si vous effectuez un don avant le dépôt de la déclaration en cours à un organisme éligible à la réduction de l’impôt sur le revenu (IR), il sera déductible de votre impôt de l’année prochaine.

 

Déclaration 2024 : Job d’été, faudra-t-il conserver le rattachement au foyer fiscal ou détacher votre enfant majeur ?

 

Votre enfant majeur célibataire fait des études supérieures et va travailler dès cet été à temps partiel. Pour votre déclaration de revenus l’an prochain (2024), aurez-vous intérêt à le conserver dans votre foyer fiscal ? Ou vaudra-t-il mieux qu’il fasse sa propre déclaration de revenus ?

Rattacher votre enfant vous donne droit à une demi-part supplémentaire (une part entière à partir du troisième enfant ou pour un enfant en situation de handicap). L’avantage induit pour chaque demi-part de quotient familial est plafonné à 1 678 € en 2023, mais ce montant sera revalorisé l’année prochaine. Si votre enfant a perçu des revenus, vous devrez les inclure dans votre déclaration.

En détachant votre enfant de votre foyer fiscal, vous pourrez lui verser une pension alimentaire déductible de vos revenus dans certaines limites, à condition que votre enfant n’ait pas les moyens de subvenir à ses besoins. L’abattement est actuellement plafonné à 6 368 € pour un enfant célibataire sans enfants mais sera, là encore, revalorisé en 2024. Les dépenses doivent être réelles et justifiables. Enfin, cette pension alimentaire devra être mentionnée sur la déclaration de revenus de votre enfant bénéficiaire.

Alors, comment choisir ? Tout dépend de votre taux marginal d’imposition (TMI) et du nombre d’enfants rattachés. Par exemple, si vous êtes imposé au TMI de 30 %, le versement d’une pension vous permet aujourd’hui d’économiser 1 910 € d’impôts (30 % de 6 368 €) contre 1 678 € pour le rattachement d’un enfant.

Rapprochez-vous de votre banquier privé qui vous aidera à faire des simulations.

˃ Besoin d’aide pour remplir votre déclaration de revenus 2023 ? Nos experts vous donnent un coup de main

à lire aussi