Parité euro-dollar : quels impacts sur les consommateurs ?

Depuis l’été 2022, la monnaie unique s’est fortement dépréciée face au billet vert. En 2008, on pouvait acheter, pour un euro, 1.60 dollar. Aujourd’hui, pour un euro, on ne peut plus acheter qu’un dollar. Crise sanitaire, inflation, guerre en Ukraine… les raisons de cette dépréciation sont multiples. Pour les ménages européens, un euro plus faible se traduit avant tout par une perte de pouvoir d’achat. Comment ? Découvrez nos explications.

Pourquoi l’euro baisse-t-il par rapport au dollar ?

Lancée en janvier 1999, la monnaie unique a d’abord connu des débuts hésitants avant de se réévaluer puis d’atteindre un plus haut historique, le 15 juillet 2008. Un euro valait alors 1,60 dollar.

Depuis, l’euro a connu une première baisse jusqu’en 2015 et s’est stabilisé autour de 1,15 dollar jusqu’à fin 2021.

La baisse actuelle, entamée début 2022, a conduit à la parité euro-dollar (1 euro = 1 dollar) et ce, pour la première fois en 20 ans. C’est une diminution de 18 % depuis l’introduction de la monnaie unique.

Comment l’expliquer ? Par une combinaison de facteurs (crise sanitaire, inflation, guerre en Ukraine, crise énergétique) qui freinent la croissance en zone euro et réduit l’attractivité de la monnaie unique sur le marché monétaire. Moins recherché par les investisseurs, l’euro se déprécie.

À ces facteurs s’ajoutent l’attractivité du dollar dans sa fonction de valeur refuge en temps de crise, ainsi que le différentiel de taux en défaveur de l’euro. Pour contrer l’inflation, la Réserve fédérale américaine (équivalent de la Banque centrale européenne, BCE) a entamé un cycle vigoureux de hausse des taux directeurs dès le mois de mai 2022, renforçant l’attractivité du billet vert. De son côté, la BCE a attendu le mois de juillet pour augmenter ses taux directeurs une première fois.

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Pourquoi le dollar est-il la monnaie de référence ?

Pour le comprendre, il faut remonter au système de Bretton Woods mis en place à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Son objectif : organiser le système monétaire mondial autour du dollar américain, seule monnaie désormais convertible en or, selon une parité fixe de 35 dollars pour une once d’or. Traduisant la puissance économique des États-Unis, le dollar devient la monnaie de réserve des banques centrales « qui conservent sous forme d’avoirs en dollars une partie importante de leurs réserves de change. Cela reflète la confiance en la stabilité de cette monnaie, comme l’illustre la formule ‘as good as gold’, le dollar apparaissant comme aussi bon que l’or », rappelle le site du Service public.

Depuis, le dollar a conservé son statut de première monnaie de réserve mondiale.

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Baisse du pouvoir d’achat des consommateurs européens

La baisse de l’euro par rapport au dollar renchérit le prix des produits importés des États-Unis ou facturés en dollars. Les consommateurs européens doivent donc dépenser plus d’euros pour se payer ces biens ou voyager en zone dollar. Conjuguée à l’inflation, cette situation réduit davantage encore leur pouvoir d’achat de produits importés… ce qui peut, d’un autre côté, encourager la consommation de produits européens !

En revanche, les touristes américains ou rémunérés en dollars passent des vacances moins chères en Europe.

Hausse des prix de l’énergie

La faiblesse de l’euro aggrave les effets du choc d’offre énergétique et des éventuelles pénuries résultant de la guerre en Ukraine. Le pétrole et le gaz étant libellés en dollars, consommateurs et entreprises de la zone euro payent désormais plus cher le transport, le chauffage et l’électricité.

Les pays exportateurs, gagnants d’un euro plus faible

Outre le tourisme européen, ce sont les entreprises exportatrices de la zone euro qui profitent d’un euro plus faible puisqu’elles vendent leurs produits moins chers sur les marchés mondiaux.

C’est le cas notamment des secteurs industriels en Allemagne et aux Pays-Bas ou encore des secteurs du luxe, du vin et agroalimentaire qui s’exportent bien outre-Atlantique, comme les produits français ou italiens.

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