Chronique de la banque privée « BREXIT » par Hugues de Montvalon

Les britanniques ont finalement décidé de quitter l’Union Européenne.

Cette décision a pris l’ensemble de la communauté financière à revers, car les derniers sondages laissaient entrevoir une victoire sensible du camp du Remain. En conséquence, les marchés actions ont ouvert en forte baisse. Le Nikkei a cédé 8% à l’ouverture et à l’heure où nous écrivons les places européennes sont en baisse de 7% à 10%. L’indice britannique, le FTSE 100, ne perd « que » 5%, mais le sterling est en recul de 5% face à l’euro et de 10% face au dollar.

Le Brexit est un choc politique majeur.

Le 23 juin 2016 restera sans doute dans la mémoire collective, comme l’a été la chute du mur de Berlin, où la crise de Suez en 1956. Celle-ci a justement marqué la fin des ambitions impériales de la Grande-Bretagne, et ouvert la voie à l‘adhésion de ce qui était à l’époque la CEE.

La boucle est bouclée. La décision britannique ouvre un nouveau chapitre dans l’histoire européenne. A court terme, le Royaume-Uni invoquera l’article 50 du traité de Lisbonne pour organiser sa sortie. Celui-ci donne un délai de deux ans aux parties concernées pour négocier la sortie d’un pays de l’Union.

Toutefois, la plupart des commentateurs s’accordent à dire que ce délai est nettement insuffisant pour régler toutes les questions qui se posent.

A moyen terme, deux chemins s’offrent à l’Europe :

les optimistes diront que le choc actuel est l’opportunité pour remettre à plat le fonctionnement de l’Union européenne et partir sur de nouvelles bases, plus solides, plus efficaces.
les pessimistes diront que le Brexit est le premier pas vers un éclatement de la construction européenne.

Sur le plan économique, il ne fait nul doute que le Royaume-Uni n’a rien à gagner de le sortie de l’Union Européenne.

Certains économistes prévoient une entrée en récession du pays au second semestre. Néanmoins, comme nous l’avons déjà dit, ce genre d’évènement est extrêmement difficile à modéliser. L’impact du Brexit sera aussi négatif pour les pays de l’Union européenne, mais relativement limité. On estime à 0.2-0.3 point de croissance l’impact négatif du Brexit sur la croissance européenne. Le Royaume-Uni ne représente que 2% des exportations de l’Union. L’impact sera plus marqué au travers du canal financier mais les banques centrales interviendront pour maintenir la liquidité.

 

Quelles conséquences sur vos placements?

Par exemple, les portefeuilles Oddo ont été augmenté nos liquidités il y a quelques semaine, et renforcé leur exposition en dehors de l’Europe, notamment sur le dollar et les marchés émergents.

Ces portefeuilles sont peu investis en valeurs financières, très affectées par la baisse des marchés (à titre d’exemple, Intesa San Paolo perd 20% et Société Générale 17%). Les experts Oddo et Cie regardent avec attention les évolutions de marché, pour intervenir le cas échéant. Si jamais la baisse devait s’accentuer, des opportunités pourraient apparaître, notamment sur les marchés américains, qui ont peu à craindre du Brexit.

De surcroît, les sociétés détenues en portefeuille, que ce soit directement ou à travers des fonds, sont pour la plupart, exposées au cycle mondial et pas spécialement sensibles aux aléas économiques de tel ou tel pays d’Europe. Détenir des actions, c’est détenir des actifs réels qui subissent bien sûr les aléas de la volatilité des marchés, mais qui in fine, créent de la valeur.

La recommandation de The Ladies Bank : Si vous avez des interrogations concernant la gestion de votre portefeuille et vos placements, n’hésitez pas à contacter votre conseil !

Hugues de Montvalon
Responsable de la Recherche
Rédigé le 24 juin 2016

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