Année blanche, le vrai/faux

Pas d’impôts à payer en 2018, pas d’avantages fiscaux ? Ce n’est pas si simple ! Avec la transition vers le prélèvement à la source, prévu pour 2019, certains de vos revenus seront en effet exonérés d’impôt en 2018. D’où l’appellation « année blanche ». Mais cela n’annule pas les avantages fiscaux pour certains de vos investissements passés ou à venir. Faites le point avec notre vrai/faux.

 

« Année blanche », ça veut dire que je ne paierai pas du tout d’impôt en 2018.

FAUX. En 2018, vous payez l’impôt sur vos revenus de 2017 comme d’habitude. Quant à vos revenus de l’année 2018, ils seront partiellement exonérés l’an prochain par un mécanisme de crédit d’impôt dit CIMR (Crédit d’impôt modernisation recouvrement) : on parle alors d’année blanche. Mais attention : seuls vos revenus courants, par exemple salaires et pensions de retraite revenus fonciers, seront exonérés. Les revenus non concernés par le prélèvement à la source (dividendes, intérêts, plus-values…) et les revenus dits exceptionnels (prime ou bonus par exemple) seront imposés et ne seront pas concernés par le CIMR.

 

Si j’ai investi dans une PME en 2017, je perds en 2018 la réduction d’impôt associée.

FAUX. Cet avantage fiscal est maintenu, de même que les réductions et crédits d’impôts pour vos travaux de rénovation énergétiques ou vos dépenses pour l’emploi d’un salarié à domicile. Si vous ne percevez que des revenus courants en 2018, vous ne paierez pas d’impôt et l’avantage fiscal vous sera restitué en septembre 2019. Si vous touchez des revenus exceptionnels ou non concernés par le prélèvement à la source, vous pourrez déduire le montant de votre investissement dans une PME de l’impôt sur ces revenus.

 

Ce n’est pas la peine d’investir dans les PME innovantes en 2018 pour réduire mes impôts l’année prochaine.

FAUX. Bien au contraire, vous avez tout intérêt à concrétiser votre investissement en 2018, d’autant plus que le taux de la réduction d’impôt est de 25 % cette année (contre 18 % en 2017). Votre investissement viendra alors, sous conditions, réduire le montant de l’impôt à payer en 2019, dans la limite de 12 500 € pour une personne seule (le double pour un couple). Profitez-en car en 2019, le taux de la réduction d’impôt retombe à 18 % !

 

En 2018, je n’ai pas intérêt à faire de versements sur un PERP ou un contrat Madelin.

VRAI et FAUX. Vos revenus courants étant exonérés d’impôt en 2018, vous ne pouvez pas déduire de votre assiette imposable les cotisations effectuées sur un contrat d’épargne retraite… sauf si vous touchez des revenus exceptionnels ou des revenus non soumis au prélèvement à la source.

Toutefois, pour dissuader les épargnants de suspendre leurs versements sur un PERP ou un contrat Madelin en 2018, un dispositif « anti-optimisation » a été mis en place par le gouvernement : si vos versements en 2018 sont inférieurs à ceux de 2017 et 2019, vous ne pourrez déduire, en 2019, que la moyenne de vos versements de 2018 et 2019. Un exemple : si vous aviez versé 2000 € en 2017, 1000 € en 2018 puis 3000 € en 2019, vous ne pourrez déduire de vos revenus imposables que 2000 €. Pénalisant !

 

Je suis propriétaire-bailleur. Le meilleur moment pour faire des travaux déductibles de mes revenus locatifs, c’est 2020.

VRAI et FAUX. Tout dépend si vous percevez des revenus exceptionnels en 2018. Si c’est le cas, et que les travaux réalisés en 2018 vous permettent de générer un déficit foncier, vous pourrez l’imputer sur votre assiette imposable de 2018, dans la limite de 10 700 €. La partie qui excède ce montant pourra être déduite de votre revenu global les années suivantes.

Si vous ne percevez pas de revenus exceptionnels en 2018, les travaux réalisés cette année n’auront aucun intérêt fiscal puisque vos revenus courants de 2018 sont exonérés d’impôt l’année prochaine. En revanche, ils pourront être déduits de vos revenus fonciers pour 2019 à hauteur de 50 %, tout comme vos travaux réalisés en 2019. Dans ce cas, mieux vaudra donc les reporter à 2020.

 

En tant qu’indépendante, mieux vaut faire « le plein de revenus » en 2018.

VRAI et FAUX. Pour les indépendants aussi, l’impôt sur les revenus courants de 2018 est effacé par le crédit d’impôt. Toutefois, un mécanisme « anti-abus » a été mis en place par le gouvernement pour éviter aux entrepreneurs de gonfler leurs revenus. Concrètement, si votre bénéfice de 2018 est supérieur à ceux des 3 années précédentes, la différence, considérée comme exceptionnelle, sera imposable. En revanche, si cette croissance se poursuit en 2019, le surplus ne sera pas taxé. Vous avez donc tout intérêt à encaisser le plus de revenus possibles en 2018… à condition de ne pas avoir une rechute en 2019 !

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