L’action philanthropique est inscrite dans l’ADN du Groupe ODDO BHF

Avec 7,5 milliards d’euros de dons, la philanthropie profite en France d’un bel élan de générosité. Mais la fiscalité changeante (IFI, retenue à la source …) et une offre philanthropique abondante sont autant de défis à relever pour le secteur. Eric Robert, banquier privé chez ODDO BHF, nous présente l’accompagnement de la banque privée en la matière, et nous explique comment il contribue au sein d’une équipe de trois banquiers à favoriser la dynamique auprès des clients. Un savoir-faire renforcé par les valeurs d’une Maison qui porte la volonté d’agir dans son ADN. Rencontre.  

ODDO BHF Banque Privée accompagne les associations, fondations et congrégations depuis de longues années … Comment devient-on référent ?

Chaque banquier privé peut être responsable d’une action transversale en fonction de ses affinités. Les secteurs suivis touchent aussi bien le monde du vin que celui de la forêt ou encore celui de l’art. Aujourd’hui nous sommes trois référents philanthropie au sein de la Banque Privée avec Jean-Philippe Taslé d’Héliand, Président de la Banque Privée France et Jean-Bernard Soulié, Banquier Privé. Nos engagements respectifs dans le monde associatif nous ont tout naturellement conduits à structurer le Cercle de la Philanthropie qui a pour objectif d’accompagner nos clients dans leurs projets et les Organismes Sans But Lucratif (OSBL) dans la gestion de leurs actifs financiers.

La France est-elle un pays de philanthropes ?

Il y a aujourd’hui une véritable dynamique de la philanthropie en France avec plus de 4 800 fondations et fonds de dotation à fin 2017, soit plus de 77 % de progression depuis 2011.

Ce sont les particuliers avec 60 % des dons qui sont les premiers contributeurs. Le mécénat d’entreprise, 40 % des dons, connait également un fort développement. Les principales causes soutenues sont l’aide et la protection de l’enfance (35 %), la lutte contre l’exclusion et pauvreté (29 %), la recherche médicale (26 %) et l’aide aux personnes en situation de handicap (24 %). Cette générosité profite aussi d’un cadre fiscal particulièrement favorable en France.

Quel effet le passage de l’ISF à l’IFI a-t-il eu sur la collecte de dons ?

 Il a eu un impact négatif : les fondations font état d’une baisse de leur collecte allant de 50 % à 70 %. Une diminution qui s’explique avant tout par la baisse du nombre de donateurs concernés et la baisse de la base soumise à l’impôt sur la fortune immobilière. De 350 000 contribuables soumis à l’ancien ISF, nous sommes passés à 180 000 contribuables IFI. Pourtant, la réduction d’impôt sur la fortune est bien maintenue ! Voilà pourquoi il est essentiel d’améliorer la lisibilité de l’offre philanthropique et de moderniser les modes de collecte, afin d’encourager les dons auprès des contribuables soumis à l’IFI. 

Qui sont vos clients engagés dans une démarche philanthropique et comment s’engagent-ils ?

Nous avons des donateurs « classiques », ainsi que des personnes – généralement les plus fortunées – qui souhaitent structurer juridiquement leur démarche en créant, par exemple, un fonds de dotation ou encore une fondation abritée. Tout dépend en fait de la capacité financière et surtout du degré d’implication souhaité (ou possible) du philanthrope.

Quels sont les avantages d’un fonds de dotation ?

 Le fonds de dotation est une personne morale de droit privé à but non lucratif créée en 2008 à mi-chemin entre la fondation et l’association. Il nécessite un apport minimum en capital de 15 K€ et laisse beaucoup de souplesse en matière de gouvernance. Il bénéficie des avantages fiscaux classiques – hormis celui lié à l’IFI – ainsi que de la même capacité juridique qu’une Fondation Reconnue d’Utilité Publique (FRUP).

Concrètement, comment accompagnez-vous vos clients dans leur démarche philanthropique ?

Notre rôle consiste à comprendre l’objectif du client, puis à l’aider dans la structuration juridique de son action, ou tout simplement dans le choix du domaine ou de l’organisme à soutenir.

Pour ceux qui souhaitent créer un fonds de dotation, nous agissons en facilitateurs, assurant l’interface avec nos experts internes et des experts externes : professionnels techniques, experts juridiques, ingénieurs patrimoniaux…

Notre expertise ne se limite pas à l’accompagnement des projets des philanthropes. Nous accompagnons également les associations et les fondations dans la gestion à moyen et long terme de leurs actifs financiers.

Rencontrez-vous beaucoup de femmes ?

Oui. Elles représentent plus de la moitié des donateurs et sont également très présentes au sein des structures philanthropiques elles-mêmes, en tant que bénévoles ou salariées.

Quels sont les atouts d’une banque privée comme ODDO BHF pour vos clients philanthropes ?

Nous avons une équipe dédiée de trois personnes capable d’accompagner les philanthropes dans leurs projets, qu’il s’agisse d’être opérateur ou « simple » donateur. Au travers de nos contacts, nous pouvons organiser des rendez-vous personnalisés avec les équipes des structures philanthropiques et ainsi être facilitateurs.

Comment voyez-vous l’avenir de la philanthropie en France ?

Relevant historiquement en grande partie de la sphère publique, le secteur de la solidarité est de plus en plus structuré par des acteurs privés avec une grande efficacité de l’action philanthropique. Le secteur profite aussi de l’apport des nouvelles technologies qui favorisent la créativité et l’innovation, en particulier dans le domaine des modes de collecte de fonds. Bornes sans contact, dons dématérialisés, arrondi à la caisse… ces nouveaux moyens ‘indolores’ contribuent à diversifier la collecte, dans un contexte où les besoins n’ont jamais été aussi importants. Chez ODDO BHF, nous suivons ces évolutions de près car nous souhaitons encourager la dynamique philanthropique sous tous ces aspects. 

Quels conseils donneriez-vous à ceux qui souhaitent s’engager dans une démarche philanthropique ?

Structurez votre action selon trois critères : le temps que vous pouvez y consacrer, la volonté d’impliquer son cercle familial et vos capacités financières. Veillez à adapter votre démarche à vos ressources et à vos objectifs en vous entourant d’experts.

Vous avez un projet philanthropique ? Nos spécialistes répondent à toutes vos questions

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