Chronique des marchés : Remain or Leave ?*

Telle est la question qui sera posée aux britanniques lors du référendum le 23 juin prochain.

Il y a plus d’un an, le Parti Conservateur avait remporté haut la main les élections britanniques en déjouant tous les pronostics. Si David Cameron a su habilement capitaliser sur son bilan économique, il doit sa large victoire à la promesse de la tenue d’un référendum sur la sortie ou non du Royaume-Uni de l’Union européenne (UE). A cette époque, il était loin de penser qu’il plongerait le monde financier dans le marasme actuel.

Depuis plus de six mois, les analystes tentent de quantifier l’impact du Brexit** mais cet exercice revient à résoudre la trisection de l’angle.
Certains vantent les mérites, d’autres jouent les Cassandre et il est devenu compliqué de se positionner tant les avis divergent.
La finance ayant également horreur du vide, les investisseurs ont réduit le risque en vendant la livre sterling et dans une moindre mesure les valeurs anglaises (la majorité des revenus provenant de l’étranger).
Les faibles volumes traités sur le FTSE 100***, depuis le début de l’année, est un indicateur du manque d’attrait actuel pour la thématique Royaume-Uni.

La devise anglaise fluctue désormais au gré des sondages et reste en proie à une forte volatilité.
Le « remain » semblerait l’emporter mais l’écart se réduit comme peau de chagrin. Il y a peu de temps, 30% des patrons sondés souhaitaient une sortie de l’Europe, ils sont désormais 37%…

Une chose est certaine, les autorités mondiales (FMI, G7…) ne voient pas d’un bon œil l’éventualité d’une dislocation de l’Europe et elles n’hésitent pas à communiquer pour faire pencher la balance. Lors de sa dernière visite à Londres, Barack Obama s’est invité dans le débat en déclarant que « L’UE accroît le rôle de la Grande-Bretagne dans le monde ».

L’Europe a également tendance à lâcher un peu de lest et n’hésite pas à arrondir les angles quand il s’agit de regagner la confiance du Royaume-Uni. Si l’autorité britannique de la concurrence s’oppose au rapprochement entre les sociétés O2 et Three, alors la Commission Européenne prend le relais et bloque la fusion.

Cela étant dit, comment adapter son portefeuille pour tenir compte de cet imbroglio politico-économique ?
Nous pensons que la baisse de la livre sterling offre un point d’entrée intéressant avec un risque contenu. Outre le fait que la livre a perdu plus de 7% par rapport à l’euro sur un an, la pensée binaire voudrait que :

1/ Si le « remain » l’emporte, la monnaie britannique devrait mécaniquement s’apprécier puisque la prime de risque intégrée dans les modèles d’évaluation n’aurait plus de sens.

2/ Dans le cas contraire, la livre sera certainement sous pression mais nous pensons qu’une sortie de l’euro ébranlerai également la monnaie unique. Moins par moins donnerait égal…  

Source : Bloomberg


* Rester ou partir ?
** British exit : Sortie des Britanniques de l’Union européenne
*** FTSE100 : Indice boursier des cent entreprises britanniques les mieux capitalisées cotées à la bourse de Londres

Rédigé par les Experts Oddo & Cie le 27 mai 2016.

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